Conseil Municipal, séance du 22 novembre 2021 – délibération 2 – débat d’orientation budgétaire (DOB)
Intervention de Philippe Carabasse
Cette question concerne le personnel municipal, dont nous pouvons tous saluer son action au quotidien pour les sétoises et sétois et ce, notamment en période Covid qui a révélé, si cela était nécessaire, l’importance de l’action du service public.
Vous avez défini des orientations en matière de politique des Ressources Humaines qui ont conduit à une réduction de 2,5% de la masse salariale notamment :
-par le transfert de personnel vers Sète Agglopôle Méditerranée
-par les nombreux départs à la retraite enregistrés en 2021 et non remplacés
-par la poursuite de l’externalisation du service nettoiement
Dans le débat d’orientation du budget pour 2022, votre définition des orientations concernant le personnel municipal se circonscrit au seul périmètre de la baisse des effectifs « pour limiter l’évolution des dépenses de personnel, la baisse des effectifs constitue le levier principal d’action »
Tout est dit !
Et dans la foulée vous annoncez un audit d’organisation confié à un expert extérieur pour analyser :
-l’organisation
-les effectifs
-le dimensionnement des services
-la politique salariale et sociale
Tout cela afin de tirer des pistes de rationalisation.
J’ai souhaité attirer l’attention de M. le Maire sur les leçons antérieures que nous ont données régulièrement l’expérience et l’histoire sociale de la recherche de l’optimisation des Services Publics.
En général, ce n’est ni bon pour le personnel, ni pour le Service Public rendu !
Pour le Personnel, c’est souvent synonyme d’augmentation de charge de travail et dégradations des conditions de travail car il faut optimiser les pratiques pour compenser la réduction des effectifs.
Souvent les donneurs d’ordre qui produisent algorithmes, graphes, communication intra-managériale, performances finances sont au-devant de la scène de la transformation des services publics et au sommet des grilles salariales.
En opposition à ceux dont la préoccupation est autrui, assurant les missions de service public sur le terrain, au plus près des administrés dans les domaines de l’éducation, l’espace public, la sécurité, la protection, le soin, la santé, l’assistance, l’accueil des publics et sont la plupart du temps, les moins bien payés. Le système économique leur applique la sentence des stoïciens « virtus ipsa pretium sui » (« La vertu est sa propre récompense » Sénèque).
Pour le Service Public rendu, le risque encouru et prévisible : diminution des services rendus, baisse des amplitudes horaires, augmentation des tarifs, rentabilité de l’acte public, l’externalisation des services …. Et pour ne citer que les risques notoires !
Vous annoncez également la poursuite de l’externalisation du service nettoiement. C’est un serpent de mer qui resurgit régulièrement dans la gestion des équipements municipaux ; écoles, crèches, médiathèques, équipements sportifs ……….. Souvent au détriment d’un agent en CDD au profit d’un contrat privé qui au final sera plus cher !
Le plus navrant, aveuglés, ces logisticiens en oublient que ces postes sont remplis le plus souvent par des personnes en difficultés en situation monoparentale et qui auront d’énorme difficultés à retrouver un emploi. Où sont les économies d’échelle au bout du bout !!!
D’autre part, l’annonce très prochainement d’un Audit d’Organisation Externe appelle des interrogations.
Un nouvel organigramme fonctionnel vient tout juste d’être élaboré sous l’égide du directeur général des services pour une meilleure efficience de l’ensemble des services et se traduit par : la mise en place d’un comité de direction, la réorganisation des services, le redéploiement et la mobilité des personnels, la recherche d’adéquation entre le niveau de service public à rendre et les effectifs.
Peu ou prou, l’appel d’offre donné à l’audit externe ! Nous pouvons en conclure :
Soit ce que vous avez mis en place depuis près de 2 ans à grand renfort d’autosatisfaction en communication interne ne fonctionne pas !
Soit l’audit est inutile ! à moins de souhaiter une rationalité drastique dont on ne souhaite pas être responsable !!
Il ne suffit pas d’applaudir ou de saluer l’actions des personnels municipaux en sortie de crise du Covid, ou à la cérémonie des vœux, ce ne sont pas les bonnes paroles qui signent, ce sont les actes.
Un seul exemple, terriblement d’actualité devrait vous alerter, je veux parler de la situation de l’Hôpital Public après des années d’audit externes, d’analyses de cabinet de consulting, de démarche d’excellence, de mutualisations forcées, d’une maîtrise des dépenses érigés en indicateur ultime et unique.
Le coût au final ? Le bilan social ? Le service public ?
Pour conclure, subsiste également une dernière question : la question de l’exemplarité. Lorsque l’on porte une exigence forte à ses personnels, l’on doit également se l’appliquer.
Vous avez déjà atteint les 2,5% de réduction sur la masse salariale, l’audit au mieux proposera entre 0,5 et 1,5% de réduction.
Dans le tableau graphique en page 18 du rapport d’orientation budgétaire, vous trouverez le tableau de répartition des dépenses de la ville en matière de dépenses, les indemnités des élus représentent 1 %.
Soyez solidaire des efforts demandés, l’audit pourrait également analyser la pertinence des indemnités !