L’heure est grave

Tribune Magazine Notre agglopôle – septembre/octobre 2022

Cet été, nous avons assisté médusés et tristes, à d’innombrables catastrophes, résultat du réchauffement climatique provoqué par l’activité humaine. De nombreux feux de forêts ont décimé des milliers d’hectares et les écosystèmes y vivant, la canicule tout l’été et des précipitations attendues dévastatrices. Comment anticipons-nous sur le territoire de Thau et comment participons-nous à l’adaptation à ces changements globaux?

Localement, alors qu’il serait pertinent de réfléchir à la préservation de notre territoire au regard de ces évènements, l’agglo, via son président, continue de s’entêter dans des projets aberrants. C’est la SPLBT, bras armé financé par l’argent public de l’agglo et de la ville de Sète qui détruit, artificialise les sols, creuse, construit en dépit de tout bon sens et frénétiquement, au regard des enjeux environnementaux et financiers.

Comme dénoncé par le rapport de la Chambre Régionale des Comptes et l’opposition, cette société est directement gérée par le maire de Sète et président de l’agglo et le directeur qu’il a choisi.

Avons-nous vraiment besoin d’un nouveau parking souterrain en centre-ville de Sète quand les autres ne sont pas pleins et donc d’arracher des arbres ? avons-nous vraiment besoin de logements au modèle archaïque ne répondant à aucune norme écologique novatrice ni au besoin d’espace pour des familles ? de faire payer le stationnement partout où c’est possible ? de privatiser l’eau (le marché accordé à Suez vaut son pesant de cacahuètes). La liste est longue et bénéficie beaucoup à la ville-centre au détriment des autres communes qui financent malgré elles. Mais l’impact écologique sur nos vies futures et  sur notre territoire sera partagé par tous !

La responsabilité de tous les acteurs de l’agglo implique un sérieux changement  de braquet  car nous on ne pourra pas dire « on ne savait pas » …

Nouvel aménagement catastrophique !

Comment peut-on construire un parking pareil en pleine canicule avec le changement climatique en cours qui nous oblige à une réflexion d’adaptation pour les aménagements urbains ? Pas un arbre alors qu’on sait que des arbres sur un espace abaisse la température de 4 à 5 degrés. Du goudron comme revêtement alors qu’il existe des revêtements qui laissent passer l’eau ou d’autres qui n’absorbent pas la chaleur. Même pas de toits couverts par du photovoltaïque comme on en trouve désormais dans tous les parkings de grande surface. Non, un vulgaire parking comme on en faisait il y a 50 ans. Quelle malheureuse et ringarde illustration de l’aménagement de cette ville ! Aménagement inadapté, fait au coup par coup sans réflexion écologique pour une ville du futur vivable. Et bien sur payant !!

Quand l’aménagement urbain a des conséquences directes…

Pour bien comprendre en quoi l’épisode climatique que nous vivons est exceptionnel, voici le tableau des relevés pour la ville de Sète pour juillet.

Il faut savoir pourtant que nous sommes une ville « protégée » : nous bénéficions du confort apporté par 2 masses d’eau, la mer et l’étang, qui nous donnent probablement les températures les plus douces du département.

Or, le résultat est déjà hors normes : 29 jours avec nuit tropicale (T min >= 20°C) ! 21 jours de fortes chaleurs (Tmax >= 30°C), et 4 jours de très fortes chaleurs (Tmax >= 35°C) ! (chiffres actualisés par rapport au tableau ci-dessous).

Une température minimale (la nuit) qui se situe entre 19° et 26° (!)

Voilà pourquoi il nous faut au plus vite des arbres, des sols végétaux et pas minéraux, des piétons et des vélos mais moins de voiture, etc…

120 cyprès coupés pour construire….une piste cyclable !

communication venant abonder dans le sens de l’article publié par la Roue Libre de Thau

120 cyprès de 12 mètres abattus au cimetière Le Py à Sète

Si l’on veut du vélo (en l’occurrence du vélo de loisir), il faudrait donc sacrifier les arbres ?

Pourquoi ces décisions sont-elles prises en petit comité, à l’écart de la population et des élus d’opposition ? Pourquoi n’y a-t-il aucun réel débat sur l’abattage de 120 arbres de grande taille, pas plus que sur 600.000 € attribués sans vote pour décorer un pont ? Pourquoi, pendant ce temps-là, met-on à l’ordre du jour du conseil municipal des questions aussi essentielles que la stérilisation de 10 chats errants pour 200 €, et d’autres questions sans aucune importance ? Pourquoi le conseil municipal devient-il une chambre d’enregistrement de décisions déjà prises en petit comité ? Pourquoi débattre de questions anecdotiques et pas de problèmes et choix réellement importants (les parkings souterrains) ? Pourquoi les citoyens et riverains ne sont-ils pas consultés systématiquement ? Pourquoi ne pas annoncer ou rappeler, en conseil municipal, les actions en cours sur le périmètre de la ville, et préférer les cacher et les réaliser en catimini ? Autant de questions qui mériteraient des réponses…

On a chaud et quoi ?

Magazine Sète.fr – juillet/août 2022

Les canicules sont plus fréquentes, intenses, longues et il est essentiel de proposer des solutions pour de la fraîcheur en ville, très vulnérable aux températures élevées. Mais le maire tourne le dos à une adaptation raisonnée avec une urbanisation folle, la destruction des derniers espaces verts (Carmel, rue Marceau, place du kiosque…) et une gestion désastreuse des véhicules et du stationnement en ville. La frénésie urbaine, circulatoire et de stationnement rendent la ville invivable et dangereuse.

Pourtant il existe des solutions fondées sur la nature et le végétal (végétalisation élevée > plus de rafraîchissement/amélioration du confort thermique > réduction de climatisation) et sur l’eau, pouvoir rafraîchissant inégalé de la végétation urbaine.

Choisir des aménagements durables: parcs, arbres, toitures et façades végétalisées à imposer aux promoteurs qui font la loi sur la ville et gestion des rares eaux de pluie. Investir sur l’isolation thermique des logements et revêtements drainants sur les routes et les parvis, la désimperméabilisation des espaces collectifs, pose de structures d’ombrage. Non, ici, le maire a enlevé des arbres pour aménager le parking Stalingrad, veut enlever les tilleuls de la place du kiosque et faire entrer et garer des voitures en centre-ville. Il faudrait développer les transports en commun, des parkings extérieurs, des modes de transports doux.

On marche à l’envers d’une conception moderne et adaptée de la ville. C’est chaud!