Laura Seguin – Conseillère Municipale et communautaire
Interpellée sur le manque d’hébergement d’urgence pour les sans-abris et la nécessité d’ouvrir une salle alors que le froid s’installe, Mme Gizardin, adjointe à l’action sociale, reconnait elle-même qu’elle fait la même réponse depuis 10 ans : tous les dispositifs d’accueil existent à Sète via les places d’hébergement d’urgence du SUS (Solidarité urgence sétoise), qui compterait selon elle « 3 à 6 places » complémentaires qui « n’ont absolument pas eu à être ouvertes cette année ni l’année dernière ». Le dispositif ne serait donc « pas complet » selon ses propos, et c’est la raison pour laquelle la ville de Sète ne prend pas la décision d’ouvrir la salle Marques située à côté du SUS, pourtant prête, équipée de 10 lits, de douches et sanitaires, pour accueillir les personnes sans-abris alors que le froid s’installe…
Ce n’est pas du tout le constat dressé par un collectif de 8 associations de Sète et du bassin de Thau défendant le droit au logement et œuvrant contre l’exclusion et la précarité, qui connaît très bien ces problématiques puisque ses membres sont au contact quotidien des personnes sans-abris, via les maraudes notamment. Ils parlent bien de saturation des structures d’accueil, 80% à 90% des demandes d’hébergement d’urgence ne trouvant pas de réponses. C’est même écrit dans l’État des lieux des acteurs de la veille sociale du Bassin de Thau (décembre 2024) rédigé par le SIAO34 (Service intégré de l’accueil et de l’orientation de l’Hérault) :
- 400 appels/j en moyenne au 115
- bilan depuis le début de l’année 2024 : 468 personnes différentes ont appelé le 115, 61 personnes différentes ont été hébergées – ça fait donc 87% de personnes qui n’obtiennent pas de réponse positive à leur demande d’hébergement.
Comment expliquer qu’on réponde au mieux à 20% des demandes d’hébergement d’urgence, mais qu’on considère que le dispositif n’est pourtant « pas complet » ? Nous n’avons pas eu de réponse…
On a les moyens de mettre quelques personnes de plus à l’abri, il faut le faire ! Il faut ouvrir cette salle, mettre davantage d’agents à disposition pour les besoins d’accompagnement médico-social, davantage de budget pour les repas, les vêtements d’urgence…. Mme Gizardin dit ne pas le faire par « sens aigu de l’argent public ». Manifestement ce sens aigu c’est celui qui justifie des dépenses faramineuses pour un parking qui prend l’eau et qui ne sera utile qu’aux plus fortunés et aux touristes, mais qui refuse un centime de plus pour la solidarité envers les plus vulnérables !