Sète : voir la vraie ville derrière la carte postale

Tribune parue dans le magazine Sète.fr de Mars 2021

Peter Drucker, créateur du management, le disait : « le plus important dans la communication, c’est ce qui n’est pas dit ». La mairie communique avec entrain, mais, sur certains aspects de sa politique seulement.

Décryptons ce qui n’est pas dit, derrière de magnifiques effets d’annonce.

Une nouvelle passerelle sur la piste cyclable de Villeroy ? Élargissement de 150m de piste ? Pas dit : après 20 ans, aucune piste sécurisée traversant Sète. Pas de passerelle pour désenclaver l’Ile de Thau, rejoindre la gare, la Pointe Courte, traverser le Cadre Royal, aller travailler.

Sète, Territoire Pilote de Sobriété Foncière ? Pas dit : détruire le Carmel, ses arbres, c’est de la sobriété foncière. Construire une tour de 49m  à l’entrée de la ville (Entrée Est), créer de nouvelles grandes surfaces commerciales à Balaruc,  IDEM !

Peut-on l’expliquer aux citoyens ?

Sète obtient un label  « Cités Pédagogiques » ? Pas dit : La ville a perdu des élèves depuis 2001. Elle perd ses enfants car elle perd ses familles (mais gagne des retraités).

Sète construit des parkings souterrains « végétalisés » ? Pas dit : l’ensemble des places du centre-ville devient payant. Vous avez les moyens, vous vous garez. Vous ne les avez pas ? Débrouillez-vous.

La majorité sait avec habileté créer des rideaux de fumée.

Derrière, n’oublions pas la réalité : c’est une ville qui se vend au tourisme, aux résidences secondaires, et qui se désintéresse de certains de ses habitants.

S’habiller en vert ne fait pas devenir écolo !

Tribune parue dans Notre agglopôle Magazine – mars/avril 2021

Quelle ironie ! Quelle farce ! Si nous sommes totalement d’accord avec le partenariat avec la Chambre d’Agriculture sur notre territoire, présenté avec des objectifs vertueux : réinvestir l’espace agricole et favoriser l’agriculture durable, maîtriser le foncier et le valoriser, assurer le maintien voire le développement de l’agriculture sur le territoire, préserver l’accès au foncier agricole, nous constatons que ces objectifs sont complètement contradictoires sur la requalification et l’extension de la ZAC de Balaruc Loisirs  adopté en novembre. Dans ce projet de ZAC, la majorité a voté pour l’artificialisation de 24 000m2, dont 6000 m2 sont des zones agricoles, l’étude d’impact de ce projet faisant référence à une potentialité moyenne et bonne pour les zones agricoles. Les conséquences et problèmes écologiques de cette artificialisation sont réels : les écoulements des eaux et des polluants vont impacter la qualité des eaux de l’étang, une influence néfaste sur la biodiversité et la préservation de l’espace naturel qui a été soulevée par les associations environnementales.

Des études montrent qu’en France 26m2 disparaissent chaque seconde en artificialisation. La lutte contre l’artificialisation des sols est désormais inscrite dans le projet de loi issu de la Convention Citoyenne. Le respect de cette obligation aura un effet sur l’activité des acteurs immobiliers qu’ils réalisent des logements, des commerces ou des bureaux.

Monsieur le Président de la SAM, soyez logique. Ce n’est pas en vous habillant de vert par des labels ou un verdissement marketing de votre politique que vous deviendrez écolo ! Nous attendons des actes plus adaptés aux enjeux contemporains sur ces problématiques urgentes.

La conception du logement par François Commeinhes

Communiqué de Véronique Calueba

Dans la série, « je construis pour répondre aux besoins locatifs des sétois », voici les derniers épisodes en date.

Au 15 février dernier, Le Singulier.fr, publiait un article qui vaut son pesant d’or. Les photos l’illustrant sont édifiantes, et les témoignages des personnes concernées (par exemple, forcées de payer 2 loyers simultanément), nous laissent complètement pantois.

En effet, des attributions de logements sociaux ont été réalisées dans une résidence boulevard de Verdun et dans des conditions tout à fait inédites… 

Les appartements fournis sont une vraie catastrophe.

Entre les boutons d’incendie dans les boites aux lettres, les murs non raccordés au sol, les pièces avec un mur pour vis-à-vis, des terrasses encerclées par des murs…la liste des malfaçons est longue.

Les bailleurs sociaux ont la possibilité d’acheter en VEFA (achat sur plan) mais  est-il besoin de rappeler que cela n’exonère pas d’aller vérifier les travaux et à la réception des travaux, voir et signaler les malfaçons avant d’accepter la livraison?

Le 4 février dernier, ce sont des propriétaires qui s’insurgeaient dans l’édition du Midi Libre de la qualité des parties communes de leurs logements, situés, aussi, boulevard de Verdun. 

En février 2020, toujours boulevard de Verdun, de nombreux témoignages s’offusquaient de fuites d’eau importantes, et pompées afin d’être rejetées dans l’étang. Cet exemple n’est pas unique, citons également les fuites dans une résidence de bord de mer, dans des résidences rue Maurice Clavel, dans les parkings…

Monsieur Commeinhes, Maire de Sète et promoteur, nous explique de manière récurrente que ces constructions, qui poussent comme des champignons sur cet axe, sont faites pour répondre à la demande des sétois.  

Quel respect pour les sétois devant un tel déferlement de constructions pour un résultat aussi pitoyable? 

Ne pensez-vous pas qu’en rénovant les 2500 logements du centre-ville, vous auriez été plus efficient ? 

Non content de défigurer la ville, vous mettez en péril et en difficulté des personnes.

SAELIT, SBLT… des risques de conflits d’intérêts pour la collectivité ?

Intervention de Véronique Calueba lors du Conseil Communautaire du 11 février 2021 – Délibération 9 : Rapport du mandataire SAELIT – exercice 2019 – approbation

Nous sommes contre ces projets d’extension sur l’Entrée Est secteur Sud et sur les parkings souterrains. Nous l’avons déjà exprimé fermement et continuerons à le faire.

Il y a également un problème de positionnement de la collectivité.

En effet, sur le territoire, ces projets sont menés par 2 établissements publics (SAELIT et SPLBT) dont les champs de compétences sont l’urbanisme, l’aménagement, la construction et la rénovation.  Ces 2 établissements ont le même Directeur Général, qui de plus est patron d’un cabinet d’architecte privé, qui lui aussi a les compétences en aménagement et urbanisme. Cette société se retrouve sur le territoire, avec notamment une présence sur le chantier immobilier de l’ancien Carmel.  Il est important de préciser que ça n’est pas la mise en cause d’une personne, mais plutôt d’un fonctionnement.

En travaillant avec un interlocuteur identique, la collectivité ne crée-t-elle pas les conditions d’un conflit d’intérêt voire un délit d’initié ?

Alors, même si vous justifiez de la légitimité de cette personne en arguant qu’elle ne possède plus de parts dans sa société et que sur les projets du territoire, il existe une commission de contrôle analogue, permettez-nous de nous poser la question.

Pour la requalification, mais contre l’extension de la ZAC de Balaruc-Loisirs

Intervention de Véronique Calueba lors du Conseil Communautaire du 11 février 2021 – Délibération 6 : approbation du compte-rendu d’activités 2019 de la concession d’aménagement avec la SPLBT relative à la requalification et à l’extension de la ZAC de Balaruc Loisirs

Nous avons à maintes reprises,  exposé nos arguments au sujet de ce projet. Nous sommes pour la requalification, mais contre l’extension qui se porte à 24000 m2 supplémentaires avec une emprise de 6000 m2 de terrains agricoles.

En outre, les conséquences et problèmes écologiques sont réels : les écoulements des eaux et des polluants vont impacter la qualité des eaux de l’étang, avec une influence plus que néfaste sur la biodiversité et la préservation de l’espace naturel, alors qu’il faudrait répondre de manière plus adaptée aux enjeux contemporains sur ces 2 problématiques urgentes.

Sur la présentation du rapport, il y a quelques remarques à faire :

Nous voterons évidemment contre.

Les objectifs et les enjeux nous présentent 2 pôles commerciaux : centre-ville de Sète et Balaruc Loisirs. Mais qu’en est-il des autres centres bourgs tels que Mèze ou Frontignan ?

Le centre-ville de Sète est en grande difficulté et pourtant, se sont implantés 2 enseignes LIDL à l’est et à l’Ouest de la ville.Il est implicitement présenté que votre projet est la base de l’engagement des travaux de la RD 600. C’est assez tordu, mais les élus communautaires et les citoyens sont loin d’être dupes.

Ces travaux ont une longue antériorité, bien avant votre projet…. et le département est effectivement dans l’obligation d’adapter la bretelle de sortie d’autoroute aux projets de la collectivité, mais pas de s’adapter à l’ensemble de votre projet.

Sobriété foncière : pas un label, mais des obligations

Communiqué des élu.e.s d’Ensemble pour Sète paru le 1er février 2021

Sète et son  Agglo retenues comme « territoire pilote de sobriété foncière »  quelle ironie !

Sète qui a vu le béton phagocyter son territoire jusqu’au plus proche des plages.

Sète  qui continue d’artificialiser une ZAC construite sur d’anciens salins (Villeroy), et qui compte toujours percer la forêt des pierres blanches et détruire 200 pins  pour étendre un boulevard (Matthieu Grangent).

Sète, qui laisse dépérir 2600 logements en centre ville depuis 20 ans de mandature, et qui lance une nouvelle ZAC de 1800 logements  mobilisant TOUTES les dernières réserves foncières existantes (Entrée EST).

Sète, qui promeut l’extension de la ZAC commerciale de Balaruc en artificialisant des terres agricoles alors qu’il faut désormais privilégier le commerce de centre-ville… Cette ville serait devenue un modèle de sobriété foncière ? Et donc un modèle d’urbanisme ?

Non, le dispositif « Territoire pilote de sobriété foncière » n’est pas un label ! Encore moins une reconnaissance mais un constat d’échec ! Constat d’échec d’une politique urbanistique de la mairie qui depuis 20 ans bafoue et abime la ville  au profit de projets immobiliers pour investisseurs et villégiature !

Les villes exemplaires en matière d’urbanisme et d’écologie ne figurent pas dans cette liste. Par pure communication,  la mairie  manipule  l’esprit de ce dispositif  et contourne  son objectif initial. On parle ici de sobriété foncière, mais aussi de qualité de vie des habitants, de solidarité et d’écologie et c’est parce que la ville ne respecte pas l’environnement qu’elle a été choisie.  Il va falloir veiller à une solidarité foncière, indispensable, et donc au sens même du mot sobriété.

Véronique Calueba & Laurent Hercé, pour les élus d’Ensemble pour Sète

Bilan des premiers mois de mandat : budget anti-social, urbanisme frénétique et gestion non démocratique de la ville

Samedi 9 janvier, les élu.e.s du groupe Ensemble pour Sète se sont exprimés à occasion d’une conférence de presse afin de faire un point d’étape de ces premiers 6 mois de mandat. Nous avons affirmés notre rôle de groupe d’opposition et de proposition, et notre détermination à contribuer à la gestion de la ville.

Nous sommes notamment revenus sur le budget 2021, un budget qui va à l’encontre des impératifs sociaux et de solidarité que nous impose cette crise économique et sociale, comme le montre par exemple la baisse des subventions pour le CCAS. Nous avons également évoqué l’urbanisation et les projets immobiliers, celui de l’Entrée est de la ville, ceux du boulevard de Verdun, mais aussi les projets de parking souterrains du centre-ville… Nous sommes revenus sur le rapport de la Chambre régionale des comptes qui pointe les indemnités frauduleuses versés à de hauts cadres de la ville. Nous avons d’ailleurs proposé que la ville porte plainte contre ce détournement d’argent public. Enfin, nous avons fait le bilan d’un point de vue démocratique : sur ce plan, aucune innovation à l’horizon du côté de la majorité, malgré nos multiples propositions au cours de ce début de mandat.

Ci-dessous, retrouvez la conférence de presse en vidéo. Merci au journaliste de Thau.infos pour ces deux vidéos :

Inversac de Balaruc-les-bains : il y a urgence à stopper l’urbanisation excessive!

Intervention de Laura Seguin lors du conseil communautaire du 17 décembre 2020

À Balaruc les Bains, depuis plusieurs semaines, des maisons et des jardins sont inondés par des remontées d’eau salée. La préfecture maritime, jeudi 10 décembre, a interdit la navigation sur l’étang de Thau, car à hauteur de la résurgence d’eau douce de la Vise dans l’étang de Thau, c’est désormais l’eau de l’étang de Thau qui pénètre dans la résurgence provoquant un tourbillon dangereux pour tout ce qui se trouve en surface ou dans l’eau.

Au lieu de rejeter de l’eau douce à hauteur de 60 litres secondes, c’est de l’eau de l’étang qui pénètre dans le siphon à hauteur de 360 litres secondes, ce qui est énorme. Ce phénomène naturel bien connu, appelé inversac, fonctionne à la pression, il peut se produire lorsque 2 conditions sont réunies :

  • Le niveau de la nappe est bas : sécheresse, il n’a pas assez plu ces derniers mois
  • Le niveau de l’étang est haut : vent d’est, tempête marine

Clairement, les conséquences du réchauffement climatique sont là, mais est-ce seulement cela ? Les scientifiques du BRGM restent prudents sur les multiples facteurs en cause tant que leur étude n’est pas terminée. Ce qui est admis cependant, c’est que le changement climatique et l’augmentation du niveau de la mer ne vont pas arranger les choses, et qu’il y a de fortes probabilités pour que ce phénomène devienne de moins en moins exceptionnel.

L’hypothèse qui n’est pas écartée non plus, c’est que l’augmentation des prélèvements par pompage dans la nappe risque de rendre plus fréquent ce phénomène. Les besoins en eau n’ont cessé d’augmenter en raison de l’urbanisation. Nous connaissons d’ailleurs déjà ce lien entre urbanisation et inversac depuis l’interruption de l’exploitation de la source Cauvy en 2016 par arrêté préfectoral pour 2 raisons : la plus importante étant l’insuffisance de protection de la ressource au regard de l’urbanisation dans le périmètre de protection rapproché de la source; la seconde étant l’impact de l’exploitation de la source Cauvy dans la survenance des phénomènes d’inversac.

Donc une première ressource anéantie en raison de la pression urbaine et d’un phénomène naturel. Va-t-on continuer dans cette voie pour les sources de la Vise, Issanka et Ambressac ? La source de la Vise assure l’équilibre de l’étang par l’apport d’eau douce dont ont besoin les coquillages, or son insuffisance est pointée par les conchyliculteurs. La source d’Issanka exploitée par Suez connait aussi des insuffisances de production, tellement bien que seuls les volumes d’eau achetés au syndicat du bas Languedoc (de plus en plus important chaque année) permettent de combler la pénurie. Des volumes qui nous coutent cher et avec une qualité d’eau bien moins satisfaisante.

Donc la ressource en eau se fait de plus en plus rare, et pourtant les besoins sont de plus en plus importants et ne vont cesser d’augmenter avec les projets d’urbanisation de la zone. Il y a urgence à agir avec prudence ! Il y a urgence à revoir les projets en cours. Il y a urgence à engager un moratoire sur tous les projets d’urbanisation qui concernent cette partie du bassin versant jusqu’à l’entrée Est de la ville de Sète qui va considérablement augmenter les besoins ! Il y a urgence à stopper l’extension du centre commercial de Balaruc et le pôle de loisirs, d’hôtellerie et de logements qui y est associé.

Plusieurs acteurs, associations, citoyens, vous ont déjà interpellés sur cette question de l’urbanisation. Pendant la campagne lorsque vous étiez encore candidats, certains d’entre vous ont pris des engagements forts en signant les mesures du Pacte pour la transition, ou les engagements demandés par l’association l’Observatoire de Thau.

Déclaration d’utilité publique de la ZAC Entrée Est secteur sud – Quelles réponses aux entreprises et propriétaires ?

Intervention de Laura Seguin lors du conseil municipal du 14 décembre 2020

Des propriétaires concernés par ces procédures d’expropriation se déclarent opposés à cette déclaration d’utilité publique, notamment :

  • Une entreprise qui demande la relocalisation de ses activités, car le projet détruira 15 emplois directs et une dizaine d’emplois indirects
  • Un propriétaire qui déplore des atteintes à la propriété : il écrit que la SA ELIT se comporte déjà comme s’il était propriétaire des lieux avant même l’issue de la procédure.

Quelles réponses pouvez-vous leur apporter ?

Et quel contrôle pour savoir si les agissements de la SA ELIT sont avérés ou non ?

Requalification urbaine de l’Ile de Thau : quelle prise en compte des avis des habitants ?

Intervention de Madeleine Estryn lors du conseil municipal du 14 décembre 2020

Le tout récent rapport de la Cour des comptes publié en décembre 2020 portant sur

« L’évaluation de l’attractivité des quartiers prioritaires » regrette en particulier le caractère descendant des décisions de rénovation urbaine, l’absence de concertation entre élus et habitants et rappelle la nécessité d’impliquer les habitants

Il note en particulier, je cite ,  (p.133) :  «Les investissements de la rénovation urbaine, quant à eux, doivent s’inscrire dans un espace-temps qui soit compréhensible par les habitants sur la base des besoins qu’ils expriment et non pas seulement des informations sur les décisions prises « ailleurs » ». 

Dans cet esprit, quelles ont été des modalités de prise en compte des avis des habitants et habitantes du quartier de l’Ile de Thau,

  • Quelles ont été les réunions d’échanges avec la population et les professionnels pour recueillir les avis et propositions des uns et des autres ?
  • Quels ont été les propositions retenues ?
  • Quels sont celles qui ont été rejetées et au nom de quelle raison ?

Je pense en particulier aux modalités de prise en compte des propositions émises par les femmes de l’Ile de Thau qui se sont investies depuis juin 2020, afin de participer au projet de renouvellement urbain, dans des « Marches exploratoires ». Quand ? comment et où seront-elles entendues ? Ces Marches exploratoires, financées par la préfecture dans le cadre des politiques de la ville, doivent avoir leurs résultats présentés avant toute décision. Or cette présentation précédemment prévue fin novembre pour la ville et début décembre départementalement a été reportée à cause du confinement. Aussi, je demande d’attendre cette présentation pour décider.