Le projet de parking A. Briand, un reflet du refus de faire vivre la démocratie dans notre ville

Laura Seguin, conférence de presse du 5 octobre 2022.

Lors du dernier conseil municipal, nous avons réaffirmé que le maire et les élus de la majorité portent la responsabilité du climat de tension exceptionnel dans notre ville, autour du projet de parking souterrain place A. Briand. Certes les gens sont en colère, mais il y a des raisons à cette colère. C’est avant tout l’incapacité à instaurer un dialogue constructif qui permettrait de réévaluer l’intérêt de ce projet, et peut-être de trouver des alternatives AVEC les habitants. François Commeinhes ne cesse de marteler que ce projet était dans son programme municipal, et qu’il a donc de la légitimité des élections pour le mener à bien. Il se trompe! La démocratie ne se réduit pas au seul moment des élections, en demandant ensuite pendant 6 ans aux citoyens de ne pas se mêler des affaires publiques. Evidemment qu’ils s’en mêlent! Car ces décisions les concernent, elles impactent leur vie quotidienne, elles sont ou non en accord avec leur vision de la ville. Et si les pouvoirs publics ne les invitent pas à s’en mêler, dans des espaces de dialogue organisés, appaisés, dans ce qu’on appelle des pratiques de « démocratie participative », et bien ils le font par eux-mêmes, ils se mobilisent collectivement, ils protestent, ils interpellent, et ils ont raison de le faire ! Et s’ils ne trouvent aucun écho, ils manifestent, ils entravent les travaux, ils lancent des actions en justice…

François Commeinhes a la responsabilité, en tant que maire, de mettre en place des conditions de discussion avec la population des choix importants pour notre ville, les choix qui vont nécessairement impacter la vie des habitants, comme l’est ce parking. Il a la responsabilité d’être à l’écoute des inquiétudes, des questions, des interpellations mais aussi des points de vue divergents. Il a la responsabilité d’organiser le débat public en tenant compte de ces divergences. Quel maire n’a pas déjà été confronté à des contradictions ? On est en droit de s’interroger sur sa capacité à gérer ce type de situation auxquelles tout élu peut quand même s’attendre lorsqu’il a la volonté d’avoir des responsabilités politiques…

Et notons pour finir qu’on semble être une des rares communes du bassin de Thau à ne pas avoir mis en place des dispositifs de participation des citoyens. La ville de Frontignan a mis en place 6 comités habitants, un budget participatif, un comité des Sages, des réunions thématiques, et surtout un service et un agent communal dédié, et même un lieu ressource sur la démocratie locale ! Montbazin, des groupes de réflexion citoyen en amont des projets, un budget participatif. Marseillan semble s’engager aussi dans cette voie, et le maire est pourtant politiquement proche de François Commeinhes, ce n’est pas une question d’appartenance politique ! Et il n’y aurait qu’à Sète que la démocratie participative n’existe pas, faute de volonté politique ?

Parking A. Briand – précisions suite à l’article de l’Agglo Rieuse et l’entretien accordé par le Maire à France Bleu

Rectificatif et droit de réponse demandés

Madame, Monsieur, bonjour,

Faisant suite à vos reportages concernant la construction du parking souterrain, place Aristide Briand, nous souhaitons préciser certains points. A aucun moment, lors des assemblées publiques, le groupe des élus de gauche n’a validé ce projet. En termes clairs et preuves à, l’appui – PV des séances, concernant l’état des votes, interventions des élus sur les sujets évoqués – nous n’avons jamais validé ce projet.

  1. Le 17 septembre 2018, nous a été présenté en conseil municipal, le programme « Action cœur de ville » , (point 1), un programme aidant et structurant des villes moyennes en difficultés, comme Lunel ou Béziers, pour une aide au développement des actions en faveur de l’habitat et du commerce en difficulté. Nous avons voté pour, car toute aide favorisant notre développement économique et la qualité de vie habitationnelle de nos concitoyens est une opportunité. En aucun cas, et malgré la campagne de communication de la majorité en place, il ne s’agissait d’un « label » de bonne conduite et d’exemplarité.
  2. Le 15 octobre 2018, nous a été présenté en conseil municipal, le projet d’aménagement urbain concernant la création de 3 parkings supplémentaires (point 11). Nous avons voté contre.

Depuis, le parking Victor Hugo est plus ou moins sorti de terre, revu a minima sur les aménagements prévus – notamment la végétalisation – , et non finalisé à ce jour, avec fuites d’eau dans les strates des niveaux de stationnement souterrain (suscitant d’ailleurs de nombreux quolibets) taux de remplissage à 25% et finitions laissant dubitatifs quant à l’empressement affiché de son utilité.Destruction de la salle Brassens (au-dessus des Halles, avec salle inhérente et remplacée par un projet alternatif à l’entrée de Sète, salle qui n’a jamais accueilli la moindre séance publique). Mais nous avons tous pu constater, que malgré son coût, elle ne remplit pas ses engagements en terme de cahier des charges, ne serait-ce que par la déplorable qualité acoustique de son architecture.Le parking souterrain de la place Aristide Briand, enfin, qui malgré une configuration patrimoniale et une utilité à définir (900 places de parkings existantes à moins de 700 m dont les infrastructures sont loin de faire le plein, même en période estivale) est en cours. Sur ce dernier projet, différents recours sont déposés, et notamment un référé suspensif, car le site est un SPR, le sous-sol de la place est un puits naturel, le temps de travaux est estimé à 3 ans, sans compter la qualité de vie des sétois les plus fragiles (personnes âgées, enfants, commerçants qui sortent de 2 ans de crise sanitaires…) est balayée d’un revers de main. Le maire, sans attendre la décision de justice qui sera posée le 30 septembre a commencé, avec sa société d’aménagement dédiée, la SPLBT, à creuser partout, créant ainsi un point de non-retour structurel au « bras de fer ». C’est pourquoi, à la prise de connaissance de vos reportages, nous tenions à vous souligner l’inexactitude des arguments présentés et vous demandons, séance tenante, de nous accorder un droit de réponse et un rectificatif éditorial. Nous nous réservons également le droit de nous prémunir de toute interprétation erronée des rumeurs qu’auraient pu susciter vos reportage en diffusant ces preuves règlementaires.
Vous en remerciant par avance,
Cordialement.

Sortir par le haut !

Tribune du Sète.fr – septembre 2022

L’été se termine et si on peut se féliciter de l’engouement touristique pour notre ville, les sétois vont retrouver leur ville et ses problématiques d’aménagement et de stationnement : la circulation infernale, les rotations des transports publics en-deçà des besoins de la fréquentation, des rues défoncées, la monétisation de toute parcelle de stationnement, la folie des constructions au modèle arriéré sur la moindre parcelle vacante.

Le projet emblématique de l’embourbement rétrograde de la municipalité est celui du parking sous la place Aristide Briand, alors même qu’un réservoir d’eau s’y trouve, ressource rare et précieuse pour l’avenir.

L’association Bancs Publics a recueilli 17 000 signatures contre ce projet, signe d’un refus clair par la population sétoise et par les touristes si importants pour notre économie locale.

Si la population comprend les enjeux du réchauffement climatique et l’aberration de ce projet, nous appelons d’urgence l’équipe municipale à écouter les associations et les expertises, à abandonner ce projet désormais clairement inadapté et à mettre en place des parkings extérieurs arborés plutôt qu’arracher des arbres en centre-ville.

Il est encore temps de sortir de ce projet la tête haute avant de sombrer dans le ridicule! 

L’heure est grave

Tribune Magazine Notre agglopôle – septembre/octobre 2022

Cet été, nous avons assisté médusés et tristes, à d’innombrables catastrophes, résultat du réchauffement climatique provoqué par l’activité humaine. De nombreux feux de forêts ont décimé des milliers d’hectares et les écosystèmes y vivant, la canicule tout l’été et des précipitations attendues dévastatrices. Comment anticipons-nous sur le territoire de Thau et comment participons-nous à l’adaptation à ces changements globaux?

Localement, alors qu’il serait pertinent de réfléchir à la préservation de notre territoire au regard de ces évènements, l’agglo, via son président, continue de s’entêter dans des projets aberrants. C’est la SPLBT, bras armé financé par l’argent public de l’agglo et de la ville de Sète qui détruit, artificialise les sols, creuse, construit en dépit de tout bon sens et frénétiquement, au regard des enjeux environnementaux et financiers.

Comme dénoncé par le rapport de la Chambre Régionale des Comptes et l’opposition, cette société est directement gérée par le maire de Sète et président de l’agglo et le directeur qu’il a choisi.

Avons-nous vraiment besoin d’un nouveau parking souterrain en centre-ville de Sète quand les autres ne sont pas pleins et donc d’arracher des arbres ? avons-nous vraiment besoin de logements au modèle archaïque ne répondant à aucune norme écologique novatrice ni au besoin d’espace pour des familles ? de faire payer le stationnement partout où c’est possible ? de privatiser l’eau (le marché accordé à Suez vaut son pesant de cacahuètes). La liste est longue et bénéficie beaucoup à la ville-centre au détriment des autres communes qui financent malgré elles. Mais l’impact écologique sur nos vies futures et  sur notre territoire sera partagé par tous !

La responsabilité de tous les acteurs de l’agglo implique un sérieux changement  de braquet  car nous on ne pourra pas dire « on ne savait pas » …