Vote contre la dérogation 2021 pour les ouvertures dominicales des commerces alimentaires

Intervention de Laura Seguin lors du conseil municipal du 23 novembre 2020

En plus des 5 dimanches au titre de la dérogation des « dimanches du Maire », vous nous proposez d’accorder 12 autorisations d’ouvertures dominicales aux commerces de détail alimentaires de la commune pour l’année 2021.

Que ce soit clair, ce n’est absolument pas une mesure exceptionnelle due à la crise économique, mais une délibération que nous aurons à voter tous les ans suite à la loi Macron de 2015, ce dernier n’acceptant pas qu’on consacre un jour dans la semaine à ne pas travailler ou consommer !

C’est une mesure qui reflète la vision ultra libérale de notre gouvernement et qui attaque le principe du repos dominical, le fait que le dimanche n’est pas fait pour travailler mais pour se reposer, pour la vie de famille ou la vie sociale, pour les activités sportives, culturelles, militantes, etc.

De plus, des études montrent que l’ouverture le dimanche n’a pas pour effet une augmentation du chiffre d’affaire des commerces mais juste son étalement dans le temps :  à Paris notamment, un rapport de la Chambre de commerce et d’industrie, paru en 2018, fait état d’un scepticisme de la plupart des commerçants car cela s’est avant tout traduit par un report de chiffre d’affaires, et que celui-ci n’a absolument pas augmenté de manière significative. N’oublions pas également qu’actuellement, le pouvoir d’achat des ménages n’est pas extensible au nombre de jours d’ouverture, qu’est-ce qui peut faire penser qu’on va pouvoir plus consommer parce que les magasins sont ouverts le dimanche ?

Cette autorisation va concerner principalement les grandes surfaces, puisque les petits commerces n’employant pas de salariés peuvent déjà être ouverts le dimanche après-midi (cette loi concerne l’autorisation de faire travailler des salariés, et non l’autorisation pour un commerce d’être ouvert). Or dans les grandes surfaces les salariés n’ont souvent pas le choix, ce sont souvent des femmes, aux temps partiels imposés, avec des horaires découpés et des bas salaires… On peut toujours dire que c’est sur la base du volontariat, mais nous ne faisons pas confiance à ces grandes enseignes et leurs grands patrons pour faire preuve de dialogue apaisé et horizontal avec leurs salariés sur ce sujet !

Pour finir, si on veut vraiment avoir une politique forte de soutien aux commerces des centres-villes dans cette crise covid, on commence par arrêter de créer des zones commerciales ou d’étendre celles existantes. Il y a une contradiction à vouloir soutenir le commerce local et en même temps relancer l’extension du centre commercial de Balaruc comme vous l’avez voté lors du dernier Conseil Communautaire.