Intervention de Laura Seguin lors du conseil municipal du 23 novembre 2020
Ce financement est prévu dans le cadre de l’action Cœur de ville : la Caisse des dépôts verse 148 000€ pour un coût total de 700 000€, donc la ville de Sète va investir 552 000€ pour la « smart city ».
Cet argent sera principalement destiné à 2 projets :
- L’ « hyperviseur urbain » et le système de vidéo protection, qui représente la plus grosse partie du budget (260 000 €)
- Les contrôles d’accès des bâtiments et alarmes de sécurité (200 000 €)
Nous ne sommes pas contre l’aide de la Caisse des dépôts mais contre l’affectation de cette aide. Pour ce qui est d’un usage dédié à la gestion de l’énergie, de l’eau, des transports… on peut entendre de développer le numérique et les objets connectés, quoi que des solutions moins couteuses existent aussi (si on veut fluidifier le trafic dans le centre-ville, on ne construit pas 3 parkings souterrains extrêmement couteux).
Mais pour ce qui est de développer l’hypersécurité, cela pose davantage de problème étant donné que le programme Coeur de ville est destiné principalement à la réhabilitation de l’habitat, au développement des commerces locaux, à l’accessibilité des espaces publics… Les 5 axes du programme sont repris dans le document de la convention, et à aucun moment on ne voit apparaître la notion de sécurité. Donc on affecte de l’argent dans ce domaine, dans le cadre d’un programme qui doit servir à autre chose !
Si on veut vraiment répondre à un enjeu de sécurité justement, redynamisons le centre-ville, recréons une animation, une vie dans les quartiers, et le sentiment d’insécurité baissera parmi la population.
Si on veut vraiment répondre à un enjeu de sécurité, ça ne passe pas par le déploiement généralisé des caméras de surveillance. Demandez plutôt à vos amis du gouvernement qu’ils remettent des effectifs dans la police plutôt que de déployer des caméras qui ne servent qu’à constater les faits après coup. Est-ce qu’il faut vraiment s’en remettre à la technologie pour résoudre les problèmes sociaux ? Pour nous la sécurité c’est avant tout du lien social, c’est-à-dire davantage d’effectifs de police municipale, de police de proximité avec un rôle préventif, davantage d’éducateurs de rue, de médiateurs.
Enfin, on peut s’interroger aussi sur la dérive hypersécuritaire à travers le développement de ces technologies. À Marseille le centre de « supervision » recueille l’ensemble des données publiques disponibles : mains courantes de la police municipale, captations des caméras de surveillance, informations relevées par les pompiers ou les agents des espaces verts… Il propose un « big data de la sécurité publique ». De nombreuses associations se posent des questions sur les impacts sur la vie privée des habitants et les libertés publiques. Tout cela à mettre en lien avec la nouvelle loi « sécurité globale » qui prévoit la surveillance par drone et la reconnaissance facile des caméras de surveillance. Et tout cela sans aucun débat public pour mesurer l’acceptabilité de la population vis-à-vis de ces technologies, qui est loin d’être atteinte.
Réponse de Vincent Sabatier
Une compréhension des inquiétudes et interrogations. Mais on est aujourd’hui très loin de l’enregistrement de données. Nous serons vigilants sur ce qui sera fait des données.