A propos de la LGV

Tribune Magazine Notre agglopôle – Mars/avril 2022

Le projet de la nouvelle Ligne Grande Vitesse porté par l’État et la Région est une nouvelle ligne de train pour favoriser un transport collectif plus écologique et diminuer l’utilisation de la voiture et le nombre de camions sur cet axe très encombré, par le développement du fret.

Diminution de la pollution, libération des lignes pour les trajets du quotidien par TER, des lignes pour le fret portuaire, ce sont des avantages qu’apporte le train.

Mais nous sommes opposés au tracé qui, pour gagner 15mn entre Nîmes et Perpignan, défigurera le paysage avec un viaduc de 1400m de long et 20m de hauteur, entraînera la perte de plus de 120 hectares de vignobles de Picpoul et pourrait produire un effet écologique négatif sur les ruisseaux, les zones humides, la source d’Issanka et le bassin versant de l’étang de Thau.

De plus, pour prendre le TGV, tous les habitants du bassin de Thau devront aller jusqu’à la gare de la Mogère (45 mn de déplacement par véhicule personnel, TER, tram et navette plus le stationnement). Le gain de temps de cette nouvelle ligne sera perdu par la perte de temps qui sera nécessaire pour accéder au train.

La notion de très grande vitesse (320 km/h) implique un tracé linéaire qui abime notre territoire et met à mal les dispositifs qui encadrent sa fragilité concrète. Il faut accepter de gagner moins de temps et avoir la possibilité de modifier le tracé avec une ligne à 220km/h qui permettra des aménagements moins nocifs pour notre territoire.

Nous continuons à soutenir le transport ferroviaire comme mode de déplacement alternatif à la voiture et aux camions mais il faut qu’une réflexion s’engage pour modifier l’impact du tracé afin d’éviter les effets environnementaux, paysagers et écologiques dévastateurs.

Les Élus Communautaires du groupe Thau Ensemble

N’oublions pas les morts de Stalingrad

Tribune Sète.fr – avril 2022

La majorité municipale a décidé de débaptiser la place Stalingrad pour lui donner le nom de V. Hugo.

L’illustre écrivain a pourtant déjà, à Sète, son avenue et son collège. Quitte à renommer cette place, il aurait pu être enfin saisie l’occasion de choisir le nom d’une femme, car 95% de nos rues, places et bâtiments publics portent des noms masculins. Alors que le quartier rend hommage à Voltaire ou à Rousseau, pourquoi ne pas avoir pensé à Olympe de Gouge, emblème historique du féminisme en France ?

Sète doit se soucier de la juste reconnaissance de la place des femmes dans l’espace public. Et, au moment où l’Europe voit ressurgir les démons du passé, notre ville ne peut participer à effacer de sa mémoire ce que fut “Stalingrad” dans l’Histoire : un tournant décisif de la Seconde guerre mondiale, la première défaite d’Hitler et, à travers elle, la référence aux plus de 20 millions de russes morts pour la liberté des Européens. C’est parce que nous avons cette mémoire qu’aujourd’hui encore, face au drame ukrainien, nous ne confondons pas les actuels criminels de guerre du Kremlin et le peuple russe.

Nous ne devons pas oublier les raisons profondes qui ont conduit, en 1946, notre conseil municipal à baptiser ainsi cette place. On ne peut bâtir l’Europe de la paix, sans se souvenir que ce qui la fonde c’est le refus de revivre l’horreur de la guerre. On ne peut honorer Hugo en effaçant Stalingrad.

Place Stalingrad : pourquoi effacer plutôt qu’honorer ?

Conseil Municipal, séance du 21 mars 2022- délibération 19 – Dénomination de la place Stalingrad en Victor Hugo

Intervention de Laurent Hercé

Place Stalingrad : pourquoi effacer plutôt qu’honorer ?

Ainsi, la place Stalingrad va être renommée en “Place Victor Hugo”.

Décision qui interpelle et qui laisse circonspect. D’un point de vue historique et mémoriel d’une part.  Et du point de vue de la parité et de la reconnaissance de la place des femmes dans notre cité d’autre part.

Supprimer la dénomination Stalingrad, c’est faire un contresens historique. Car cette dénomination de la place ne rend pas hommage à Staline, elle rend hommage aux combattants tombés pour notre liberté pendant la seconde guerre mondiale.

Pour tous les russophones, y compris les populations de l’ex-URSS comme les Ukrainiens et les Biélorusses, cette bataille illustre le courage des populations civiles et des combattants face au péril Nazi.

C’est pourquoi la ville a été rebaptisée en Volgograd, « ville des héros » Nous ne leur rendons peut-être pas suffisamment hommage.

Il peut être bon de rappeler quelques chiffres du bilan de la seconde guerre mondiale (estimations, avec pourcentage de la population du pays) :

Pertes américaines (sur l’ensemble des champs de bataille) : 420.000 essentiellement militaires (0,30%)

● Pertes françaises : 570.000 pour moitié des civils (1,35%)

● Ex-URSS : entre 22 et 25.000.000 morts (13 à 16%), plus de la moitié sont des civils

● En Ukraine, 6.800.000 morts (16,5%). En Biélorussie, 2.300.000 morts soit 25% de la population !

En ne rendant pas suffisamment hommage à ces peuples proches tombés aussi pour nous, nous accréditons l’idée que leur sacrifice n’est pas traité à sa juste valeur, et nous faisons le jeu de Vladimir Poutine et des nationalistes russophones de tout poil.

Voilà pourquoi garder Stalingrad avait un sens profond qui pouvait être rappelé.

Où sont les femmes ?

Par ailleurs, s’il s’agit d’effacer des tablettes un nom qui déplait, pourquoi ne pas procéder autrement ?

La ville, et le quartier du Théâtre, manquent cruellement de noms de lieux honorant des femmes célèbres. Pas une seule place sétoise à notre connaissance n’honore une femme. Les places sétoises se nomment par exemple : place André Cambon, place Aristide Briand, place Édouard Herriot, place Jules Moch, place Léon Blum, place Léon Jouhaux…

Pourquoi donc ne pas rendre hommage à Marie Curie, Lucie Aubrac, Louise Michel, Simone Weil… ?

Pourquoi aller chercher un homme certes illustre, Victor Hugo, dont le nom est déjà honoré 1620 fois en France ? Et pourquoi l’honorer une seconde fois à Sète, alors qu’il dénomme déjà la plus grande avenue de la ville ?

Tout cela laisse penser qu’il s’agit d’abord d’effacer un nom gênant (Stalingrad), sans réfléchir à l’opportunité historique de rompre enfin la malédiction sétoise qui semble écarter les femmes de toute visibilité et reconnaissance.

C’est une occasion manquée, une de plus.

Proposition d’intégrer la commission des préjudices causés aux professionnels riverains en cas de travaux impactant l’activité

Conseil Municipal, séance du 21 mars 2022- délibération 14 – Création d’une commission de règlement de grands travaux – préjudices économiques subis par les professionnels riverains – adoption d’un règlement de fonctionnement

Intervention de Laura Seguin

Nous sommes favorables à la création de cette commission chargée d’examiner les demandes d’indemnisation des professionnels en cas de travaux portant atteinte à leur activité. Cette commission sera chargée d’émettre un avis préalable au conseil municipal. 

Nous avons cependant une proposition à faire afin de favoriser le pluralisme et la transparence de cette commission, c’est important puisqu’il s’agit de gestion d’argent public. Nous souhaiterions que dans le règlement intérieur, qui fixe les membres de cette commission, soit intégré un élu des groupes minoritaires, comme c’est le cas pour d’autres commissions dans lesquelles nous sommes présents et où il est possible d’échanger, de poser des questions en amont des décisions, et d’exercer un rôle de contrôle. Dans l’état actuel du règlement intérieur, seuls les élus du groupe majoritaire en seront membres, ce qui n’est pas favorable à l’instauration d’un climat de confiance. Nous sommes tout à fait disposés à participer à cette commission dans un esprit constructif.

Réponse :

Lors de l’élection des membres de cette commission, vous pourrez vous présenter.

Une ville plus riche ou une ville pour les riches ?

Tribune magazine Sète.fr – mars 2022

Le projet de parking Aristide Briand doit nous alerter : sous couvert d’urbanisme et de mobilité se cachent des choix idéologiques. En imposant des stationnements payants, on sélectionne ceux qui pourront habiter et s’épanouir en centre-ville. En déplaçant le marché et l’aire de jeux, on réduit les achats à moindre coût et les loisirs gratuits. A Sète, si la majorité municipale n’est pas unique responsable de changements sociétaux en cours, elle s’en satisfait aisément, les valide, les renforce. Dans un cercle vicieux déjà en place, les services essentiels de proximité (coiffeur, pressing, alimentation…) laissent place à des commerces non essentiels destinés aux touristes ou aux habitants aisés. Le budget, principale arme de rééquilibrage, ne joue plus son rôle : il entérine les déséquilibres existants. Dans la stagnation des montants alloués au CCAS, des subventions aux associations, dans la volonté de gérer avant celle de soulager et de rééquilibrer, transparaît une même logique. On tire un trait sur la richesse sociétale de Sète, cette mixité historique qui voyait cohabiter le pêcheur et l’armateur, pour lui substituer une ville compartimentée où les plus démunis sont invités à laisser place. Étrangers à leur propre ville, ils viendront la parcourir sans entrer dans les boutiques, sans se garer dans les parkings, sans s’asseoir aux terrasses, sans y déguster une glace. Comme des touristes. Mais des touristes pauvres.

L’horizon financier paré de brume

Conseil d’agglo du 17 février 2022 – Rapport d’orientation budgétaire. Intervention de Véronique Calueba

Avec la nouvelle loi de finances et la perte de la taxe d’habitation, restent comme seuls leviers :

-La taxe sur la foncier bâti qui va être augmentée cette année  (et on peut s’attendre à des augmentations dans les années à venir)

-L’emprunt comme seule possibilité pour l’investissement

Parking Aristide Briand – Passage en force et gaspillage d’argent public

Tribune parue dans Sète.fr – février 2022

Partout aujourd’hui, les décideurs sortent les voitures des centres villes pour les
contenir en périphérie.

A Sète, c’est le contraire avec le parking Aristide Briand.
Au-delà du désastre écologique dénoncé par Bancs Publics, se pose la question de
l’utilité de ce parking : à 100 m, 2 parkings proposent des places et à 500 m se trouve le
nouveau parking Stalingrad quasi vide.

Cette frénésie de parkings rend TOUT le stationnement payant, même pour les plus démunis (la Région met pourtant à disposition les terrains du Mas Coulet pour en faire 1900 places de délestage qui DOIVENT rester gratuites).
Aucune étude sérieuse n’étaye ce projet insensé et d’arrière garde : ni sur les places en
surfaces supprimées (combien et où) ; ni sur la durée de rotation des places, leur utilisation, répartition résidents/extérieurs ; ni sur l’impact en émissions polluantes et
pathogènes ou de l’augmentation de la circulation en cœur de ville. Sans parler du financement de ces parkings et de la suppression d’espaces verts et ludiques.
Un projet d’une telle ampleur va donc être entrepris avec pour seule justification,
« c’était dans notre programme et nous avons été élus ». Circulez y’a rien à voir !
Cette victoire, ce sont 8033 électeurs sur 33132 pour 44284 habitants. Argumentation
un peu courte.
Nous proposons donc l’organisation d’une votation citoyenne des sétoises et sétois sur
le parking Aristide Briand en ce début d’année.

Les Élus du groupe Ensemble pour Sète

A propos de l’aménagement apaisé et convivial de la place Stalingrad

Courrier de Philippe Carabasse au Maire, François Commeinhes

Objet : demande de transmission des documents relatifs à l’aménagement de la Place Stalingrad.

Monsieur le Maire,

La construction du parking sous la place Stalingrad étant terminée, devraient commencer, selon vos choix en la matière, les aménagements de la place en elle-même, afin de transformer cette dernière en espace apaisé et convivial.

Or, les perspectives et détails de ce nouvel espace restent limités à des images de synthèse affichées à proximité ou publiées dans les éditions locales et des déclarations dans la presse ou le journal municipal.

Je vous saurai donc gré, Monsieur le Maire, de bien vouloir  transmettre aux services concernés ma demande d’être destinataire des documents relatifs à ce projet : plans, détails des aménagements prévus, travaux de mise aux normes, phasage temporel et engagements financiers…….

Je vous remercie par avance de toute l’attention que vous porterez à cette demande, et dans l’attente vous prie de recevoir, Monsieur le Maire,  l’expression de mes salutations respectueuses.

Philippe CarabasseConseiller Municipal et Conseiller Communautaire

Quand on reparle du Permis de Louer pour lutter contre les logements indignes

Conseil communautaire du 27 janvier 2022 – délibération 18 – Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat – Renouvellement Urbain (OPAH-RU) du centre ancien de Sète 2022-2026 – Approbation de la convention d’opération – autorisation de signature

Intervention de Véronique Calueba

Suite à un courrier transmis au maire de Sète, le 17 mai 2021, demandant l’instauration d’un Permis de Louer à l’instar de nombreuses communes, la demande est à nouveau faite de lancer ce processus d’instauration à l’échelle des communes de SaM (comme indiqué dans la réponse du Maire en date du 7 juin 2021).

Contribution à l’enquête publique sur la création de LGV Montpellier -Perpignan

Véronique Calueba – Madeleine Estryn – Anne-Monique Lesage – Laura Seguin – Sébastien Andral – Philippe Carabasse – Laurent Hercé

Conseillers Municipaux de la ville de Sète

Par conviction, nous encourageons fortement le développement et l’amélioration du transport ferroviaire mixte, voyageurs et fret. Nous devons aujourd’hui donner la priorité aux transports ferroviaires voyageurs et faire transiter un maximum de fret par train ; c’est la garantie d’une transition réelle vers la mobilité douce.

La création d’une ligne ferroviaire est nécessaire au nord de notre bassin. Le changement climatique, la montée des eaux, prévisible d’ici 20/30 ans avec pour conséquence le recul du trait de côte, menacent à terme la ligne actuelle longeant notre littoral.

La création d’une seconde ligne, et de fait, la libération de l’occupation notamment par le fret de l’ancienne voie, pourrait offrir un service efficace de liaisons locales par l’augmentation de l’amplitude et des fréquences des rames TER.

L’optimisation et la facilité de l’accès au TER apporteraient une réponse pertinente aux besoins et exigences des déplacements locaux. Ils favoriseraient la mobilité douce par l’augmentation des voyageurs et l’abandon des déplacements automobiles.

La création d’une nouvelle ligne est une nécessité mais nous devons nous opposer à la logique de la grande vitesse en tant que diktat sur la totalité du parcours. Nous prohibons donc le tracé rectiligne très impactant pour l’environnement, la biodiversité et les populations riveraines. Une vitesse de 224 km/h oblige un rayon de 1.851 mètres, une vitesse de 344km/h oblige un rayon de 5.555 mètres. Quand le passage de 220 km/h à 320 km/h est exigé, on augmente de près de 4000 mètres le rayon qui tend à devenir une droite, et accroît inévitablement et fortement la contrainte d’insertion dans l’environnement.

Les désastres attendus par un tracé, induit par la grande vitesse, au nord du bassin de Thau imposent impérativement une révision du tracé notamment aux abords de l’étang.

L’insertion de la ligne ordonnée par le choix de la grande vitesse sur notre territoire défigurera nos paysages, tout particulièrement avec l’implantation d’un viaduc de 1400m, entraînera une pollution visuelle et sonore pour les villages tout au long du tracé, entraînera la perte de 150 hectares de vignoble Picpoul et des risques à court terme sur la Vise et les cours d’eau du bassin versant de la lagune de Thau, et aura également des répercutions néfastes pour la faune.

En abandonnant le principe de la vitesse maximale potentielle sur ce secteur, la souplesse du tracé sera compatible avec la protection de notre territoire, la protection de son économie, viticole tout particulièrement, et le respect de ses habitants.

Le choix de la Grande Vitesse sur l’intégralité de la ligne est une erreur, éloigner le train des centres villes, avec obligation de rejoindre les gares en voiture, une autre !

Nous devons donc également nous opposer aux gares excentrées de Béziers et Narbonne, car toutes les gares TGV excentrées ont montré leur inutilité jusqu’à présent, malgré un coût d’investissement élevé.

Nous regrettons que l’actuelle version de ce projet LNMP ait été conçu postérieurement au débat public de 2009 par un établissement public (RFF) qui se moquait bien des fonctionnalités de l’ouvrage et des desiderata des citoyens et usagers, du moment que l’ouvrage était financé.

Il était ensuite facile de répondre positivement aux exigences des micro-féodalités politiques réparties le long de la ligne pour la construction de gare excentrée vecteur de l’étalement urbain. Les gares excentrées c’est aussi supprimer la desserte de certaines villes, en premier lieu, Sète, 3 TGV par jour dans le meilleur des cas annoncés et garantis la première année, au lieu de 8 à 10 aujourd’hui. Combien demain ? .

A terme un investissement de 6,2 Milliards et pour un gain 18 mm entre Montpellier et Béziers et un gain total de 39 mm pour Perpignan, engendrera paradoxalement pour près de 110 000 habitants un temps additionnel de une heure à une heure trente pour se rendre à Paris, temps nécessaire pour rallier la gare extra urbaine de Montpellier. C’est donc uniquement une logique économique pour relier l’Europe du Sud et du Nord qui conduit ce dossier de la LGV.

Nous verrons donc bien les trains passer sans pouvoir les prendre. Derrière cette politique de la grande vitesse à tout prix, nous retrouvons toute l’absurdité d’autres politiques publiques, généralement conçues en fonction d’objectifs politiques, mais étrangers au bien commun et des intérêts des citoyennes et citoyens.