Plus de misère, mais moins de moyens et de concertations….

Rapport d’orientation budgétaire du centre Communal d’Action Sociale

Aides complémentaires – Commentaire et Questions 1:

L’aide complémentaire versée par la ville est donc de 450 000 €. C’est bien peu au regard des besoins des populations en difficulté dans notre ville.  Il est indiqué dans le  projet d’orientation budgétaire que les prestations réalisées au titre des secours sont rattachées aux charges à caractère exceptionnel et qu’une part n’a pas été consommée en 2020. Ces charges à caractère exceptionnel représentent 15,45% du budget du CCAS en 2020.

Nous constatons qu’il y a eu seulement 1409 aides alimentaires sur l’année, soit en moyenne à peine plus de 100 par mois. De même il n’y a eu sur l’année que 1036 dépannages, 1281 colis et 12 accès à l’épicerie solidaire.

Nous ne constatons que 15 aides financières pour toute l’année et seulement 10 personnes ont été aidées pour l’eau. S’y ajoute pendant la période du COVID une aide à 170 familles et une autre à 19 familles. Les aides attribuées sont très peu nombreuses pour une ville où la pauvreté à 24,9 % est plus élevée que dans les autres villes (21,2 %).

Dotations/Subventions au CCAS – Questions 2 :

Puisque les dotations des communes sont majorées dans le projet de loi de finances 2021 et que les problèmes sociaux ne peuvent qu’exploser avec cette crise, comment expliquez-vous cette réduction de la dotation du CCAS dans le budget adopté par la ville de Sète en décembre 2021 ?

Nous constatons dans le budget de la ville une baisse continue de la subvention attribuée au CCAS depuis 3 ans. Elle est de près de 500 000 € de moins en 2021 par rapport à 2020 alors qu’il y avait déjà eu une baisse de 100 000 € entre 2019 et 2020 (pour 2021 6 276 850,00 € contre 6 729 936,00 € en 2020 et 6 827 936,00 € en 2019). L’opposition municipale s’est déjà émue de cette réduction du budget du CCAS. Le fait que le CCAS ait un reliquat non dépensé n’est pas du tout satisfaisant dans une ville comme la nôtre. La solidarité vis-à-vis des personnes en difficultés n’a pas sufisamment joué. Si nous développons l’ « aller vers » pourrons nous obtenir les budgets nécessaires ?

Dans la ventilation des recettes, on voit que la part de la commune est de 65,4%, en recul par rapport à 2020. Il nous est expliqué que le CCAS ayant un résultat positif du à un cumul des années antérieurs, peut faire face.

Foyer du Thonnaire – appel d’offres pour le mobilier – Questions 3 :

Le CHSCT ou la commission spéciale incluant les représentants du personnel sera-t-elle consultée avant le cahier des charges de l’appel d’offre pour le mobilier du Thonnaire ?

Le CHSCT aura-t-il le temps de travailler avec les agents du Thonnaire pour analyser les points forts et les points faibles du mobilier actuel ?

Le travail avec les ergonomes de la DRH, pourra-t-il faire valoir les normes ergonomiques AFNOR et les fiches INRS pour réduire la pénibilité physique liée à la manipulation de ces mobiliers (poids, stabilité, hauteur d’atteinte des prises manuelles, facilité de nettoyage et de rangement…) ?

Les représentants des résidents et des familles seront-ils associés à cette réflexion sur le confort d’usage ?

Transversalité et travail commun entre le CCAS et les différentes associations – Commentaires et Questions 4 :

Comment pensez-vous développer « l’aller-vers », indispensable pour repérer et conseiller les personnes en difficulté qui ne recourent pas à leurs droits ? Il y a consensus sur les effets psychologiques du décrochage social et professionnel, avec fréquemment repli sur soi, découragement et non recours aux droits. C’est pourquoi la coordination entre les différentes structures et le maillage de quartier est fondamental.

Il m’est demandé de souligner que le Secours populaire est en grosse difficulté financière à cause, notamment, d’un loyer très élevé (2000€ mensuels). Pourtant, il sert 500 personnes par mois, soit plus que le CCAS.

Je réitère à cette occasion mon souhait de coordination du CCAS avec les associations œuvrant sur le même champ et d’un soutien financier solide à ces associations.

Centre Social Ile de Thau – Questions 5 :

Je me félicite du travail avec les habitants pour la salle polyvalente. Il importe de le faire savoir largement et d’impliquer tous les acteurs.

Cependant, il m’a été rapporté l’absence de cuisine dans cet équipement, il n’y aura que la possibilité de tenir au frais et de réchauffer des plats. Pourtant, la salle va servir pour les fêtes familiales. De plus les femmes du quartier souhaitent pouvoir avoir une cuisine pour préparer des repas solidaires,

Sur les aménagements, les aspects ergonomiques de réduction des bruits réfléchis par les surfaces et d’éclairage homogène non éblouissant ont-ils été inscrits dans le programme ?

Le choix des  équipements incluera-t-il une réflexion sur la solidité, la stabilité, mais aussi la réduction du poids de ces équipements destinés à être déplacés selon les usages ?

Ressources Humaines – Question :

Nous avons déjà soulevé l’importance des CDD parmi les agents travaillant dans le domaine de l’aide à la personne. Ce travail extrêmement difficile, physiquement et émotionnellement, doit absolument faire l’objet d’améliorations. La formation d’intégration et continue, est quasi impossible en cas de contrats courts.

Le recours aux licenciements, aux ruptures conventionnelles conduit à l’augmentation des allocations chômage. Mais c’est aussi la destruction des espoirs d’insertion professionnelles de ces salariées.

Le suivi par la médecine du travail, le travail avec les ergonomes de la DRH, les actions de réduction des risques psychosociaux telles que le développement du travail d’équipe et la stabilité professionnelle, sont bien plus efficace que les contrôles et expertises qui sont déclarés en augmentation. Ces contrôles conduisent à un climat de méfiance qui nuit à la qualité de vie au travail.

En conclusion

La situation grave actuelle réclame une meilleure adéquation entre les capacités, les services du CCAS et l’évolution des besoins de la population. Cette situation de crise liée à la COVID 19 entraine une demande sociale en progression. Comment y répondre par des ressources financières du CCAS de plus en plus limitées ?

Les charges de personnel ont augmenté mais sont en lien avec les conséquences des statuts précaires qui induisent des frais pour les allocations chômages prises en charge par la mairie et pour les contrôles médicaux liés aux arrêts maladie des agents ayant de médiocres conditions de travail.

Nous devrions, dans ce conseil d’administration, réfléchir ensemble à une meilleure façon de préserver la capacité d’action du CCAS dans notre commune.

Nous devrions nous demander si l’action sociale est adaptée afin de garantir une prise en charge efficace de populations de plus en plus fragilisées.