Devons-nous vraiment accueillir des méga-yachts à l’heure de la lutte contre le réchauffement climatique et des efforts demandés à chacun ?

Communiqué de presse de Laura Seguin, conseillère municipale et d’agglomération.

Le Midi Libre n’est pas peu fier de nous annoncer l’arrivée dans le port de Sète du Lady Lara, un méga-yacht de 91m de long. Mais voici ce qu’il ne dit pas…

Le prix du Lady Lara est de 180 millions de dollars, son coût de fonctionnement annuel de 14 à 18 millions de dollars. Il dispose d’un jacuzzi sur le pont, d’une salle de sport, et même de lumières sous-marines ! Il est immatriculé aux îles Caïmans, un paradis fiscal. Son heureux propriétaire est Alexandre Machkevitch, originaire du Kazakhstan. Il dispose aussi d’un jet privé luxueux d’un montant de 75 millions de dollars. Il a fait fortune dans les industries minières, métallurgiques et de gaz, active aux quatre coins du monde, à travers son groupe Eurasian Natural Resources Corporation (ENRC). Sa fortune est estimée à 2 milliards de dollars. Le patrimoine familial serait aujourd’hui chaudement préservé au Luxembourg, autre paradis fiscal, via plusieurs sociétés et holdings.

Beaucoup d’argent gagné en tout bien tout honneur ? Il semblerait que non… En Belgique, lui et ses deux richissimes associés ont été au cœur d’un scandale d’Etat financier et judiciaire, le « kazakhgate ». Le trio a été inculpé par la justice belge pour faux, blanchiment et association de malfaiteurs. En 2011, alors qu’ils étaient sur le point de comparaître devant les tribunaux et pour leur éviter une condamnation, le Kazakhstan aurait joué de ses réseaux pour téléguider l’adoption, en Belgique, d’une loi de transaction pénale. En gros, cette loi leur a permis de payer une amende pour éviter la case prison. Elle aurait été votée sous pression de la France, afin de favoriser le trio, ce qui aurait permis, en contrepartie à Nicolas Sarkozy de conclure la vente d’hélicoptères au Kazakhstan. Incroyable ?! Plus récemment, son groupe ERNC a fait l’objet d’une enquête criminelle pour corruption et fraude visant à obtenir des mines de cuivre et de cobalt au Congo. Après des années de déboires avec la justice dans plusieurs pays, Machkevitch et ses acolytes tentent encore de préserver leur réputation…

Mais soyez rassurés, avec toute leur bonté d’âme les Machkevitch sont de grands philantropes à travers leur fondation, qui agit dans le domaine de la pauvreté, de la santé, des droits humains… Certainement pour tenter de compenser les désastres humains – quand on connait les conditions de travail dans les mines – et écologiques auxquels ils contribuent.

Les 300 plus gros yachts de la planète, dont le Lady Lara fait partie, dégagent plus de CO2 que certains des pays les plus pauvres. Comment après, justifier les efforts demandés à chacun face au réchauffement de la planète ? Il y a là une injustice sociale majeure sur laquelle la ville de Sète, le port et la Région Occitanie, ne devraient pas fermer les yeux.

Le maintien de l’Auberge de Jeunesse, c’est le gage d’un tourisme populaire, dans une ville qui doit rester populaire !

Conseil Municipal, séance du 19 juillet 2021- délibération 3 – Transfert de la compétence tourisme à SAM – adhésion aux statuts de l’office de tourisme intercommunal

Intervention de Madeleine Estryn

On peut  lire dans ces statuts, parmi les missions de l’office de tourisme, le « développement de l’offre touristique ». Il est spécifié «  des actions de partenariat avec les professionnels du tourisme visant à développer la fréquentation touristique et/ou développer l’offre et à l’adapter à la demande. »

Nous avons été alertés par des usagers de l’auberge de jeunesse sur la fermeture prochaine de ce lieu qui permet de «  ne dépenser que 26 Euros la nuitée avec petit déjeuner ». Selon ce que nous a écrit un usager,  « c’est un préjudice inestimable à plusieurs milliers de personnes aux revenus modestes ».

Nous nous demandons si notre politique de développement de l’offre touristique ne va pas souffrir de cette perte. Sète ne doit-elle pas rester une ville ouverte et accessible à tous les publics ?

Cette auberge de jeunesse accueillait jusqu’ici des personnes de tous âges, des familles et des groupes. Chaque année des chorales, des orchestres amateurs, des sportifs ou des groupes de personnes en situation de handicap y trouvaient le cadre dont ils ont besoin. Transformer cette auberge de jeunesse en résidence d’artiste c’est favoriser quelques personnes au détriment du loisir, du sport et de la culture pour le plus grand nombre et de l’aide aux personnes aux revenus modestes, jeunes ou retraités qui ont besoin aussi de bouger.

Rappelons aussi que lors du pic de la pandémie de Covid 19 l’auberge a été le refuge des personnes sans domicile, or ce besoin peut se reproduire pour une pandémie ou une canicule sévère par exemple.

Nous souhaitons donc le maintien de l’auberge de jeunesse pour la persistance à Sète d’un tourisme populaire.

La baisse de la taxe de séjour pour les établissements « haut de gamme »

Conseil Municipal, séance du 7 juin 2021 – délibération 13 – Dispositif de la taxe de séjour – tarifs applicables à compter du 1er janvier 2022

Intervention de Laurent Hercé – Conseiller Municipal

Pourquoi cette baisse de la taxe de séjour, réservée aux locations haut de gamme ? Les vacanciers qui sont en capacité de réserver une chambre dans des hôtels 3 étoiles ne sont pas sensibles à une baisse de 20 centimes. C’est d’autant plus dommageable que les propriétaires risquent eux de compenser en augmentant leurs tarifs, ce qui fait que l’on transfère une ressource de la commune vers des propriétaires privés.

Quelle est la logique ?

Par ailleurs, le site AiBnB indique que la ville de Sète fait partie des villes qui ont limité le nombre de jours de location par des particuliers à 120 jours par an. Comment s’applique ce dispositif ? Y a-t-il un réel contrôle et des sanctions appliquées ?

Budget de l’Office de tourisme – Exercice 2020

Intervention de Philippe Carabasse lors du conseil municipal du 14 septembre 2020

Ce budget a été élaboré en décembre 2019, et nous sommes appelés aujourd’hui à le voter. Il m’amène cependant quelques  remarques.

En l’état, l’impression qui s’en dégage est que rien ne s’est passé entre mars et juin 2020. Implicitement, une question se pose. Nous pouvons y noter une augmentation qui atteint une enveloppe globale de 580 235 €, pour une structure à financement propre qui monte à 72%. Nous savons que l’Office de tourisme est une structure à la fois publique et privée, ce qui a permis de réduire de 50% le financement de la ville (24  %). Il est précisé « ces prévisions doivent toutefois être abordées avec prudence, certaines d’entre elles dépendant fortement de la fréquentation, car soumises à des aléas tels que la conjoncture économique ou sécuritaire, par exemple ». La situation actuelle, et tout le monde en convient, est plus qu’un aléa. L’Observatoire régional du Tourisme est clair là-dessus. Le mois d’aout a quelque peu sauvé la saison, avec une aide d’avant-saison pratiquement inexistante, qui a inquiété sur la poursuite de la saison.

C’est donc étonnant qu’un élément majeur de cette importance, n’ait pas été pris en compte dans le budget primitif présenté aujourd’hui. Il aurait beaucoup plus prudent de prendre en compte la baisse qui va être réelle et qui est due à une pandémie  mondiale qui a frappé partout et impacté le tourisme dans le monde entier. Dans ce budget primitif, cette conséquence n’apparait absolument pas…

D’un point de vue technique, je me pose 2 questions. La première concernant la ligne « Sous-traitance générale ». En quoi consiste-t-elle précisément ? Avec une augmentation de 200 000 €(passant de 450 à 650 000€). Pour exemple, l’an dernier 450 000€ avaient été budgétisés pour une dépense réelle de 363 000€. Quelle est l’adéquation entre le besoin et la finalité de cette augmentation ?

La seconde question  n’est ni polémique ni conflictuelle, mais plutôt une demande de clarification et de transparence à laquelle ont droit tous les citoyens et les élus, d’opposition ou pas.  Nous y notons 112 000€ budgétisés pour un contrat PS Spoon et Taxi. Peut-on avoir l’explication de cette utilisation ?

Sachant que la pandémie et ses conséquences vont nous amener, forcément, à voter dans les prochains mois, une aide substantielle aux acteurs touristiques locaux, notamment l’Office de Tourisme, pour qu’ils soient soutenus et accompagnés dans leurs missions et leurs professions.

Pour un autre modèle touristique

 Intervention de Philippe Carabasse lors du conseil municipal du 14 septembre 2020

A la lecture de ce compte administratif de l’office de Tourisme de Sète, me viennent 2 interrogations que je souhaite partager avec  l’ensemble de cette assemblée.

En premier lieu, la progression importante des recettes de fonctionnement  qui dépend essentiellement de la boutique « Le Spoon » – extrait de la note de synthèse, page 5 La progression des recettes de fonctionnement est principalement liée à la vente de produits boutique (ouverture du Spoon).

Qu’il y ait des recettes importantes, tant mieux pour la ville, mais en revanche, n’est-il pas aléatoire voire dangereux, d’appuyer  une part conséquente des recettes sur un concept illusoire et qui pourrait s’arrêter du jour au lendemain, selon la volonté d’une société de production ?

Dans le cadre d’une transparence totale, il serait pertinent, dans la mesure où elle existe, que vous nous communiquiez  la convention qui relierait la ville avec la société en charge de « Demain nous appartient ».

 A la lecture des nombreuses déclarations du maire, et les prenant pour ce qu’elles sont, je constate que vous êtes un fervent défenseur d’un tourisme durable et équitable. Dès lors, je ne peux qu’être certain que les produits vendus dans la boutique ne sont ni en plastique jetable ni produits en Chine, la confirmation pourra être apportée, peut-être, par votre réponse, dans l’indication précise des commerçants et artisans économiques locaux qui fournissent la boutique.

Ma 2ème interrogation concerne l’évolution de la taxe de séjour qui depuis 2004 a eu une évolution normale, mais entre 2014 et 2019, elle double pratiquement car elle passe sensiblement de 338 000 à 644 000€. Sur le même thème, nous pouvons noter qu’en 2019, les recettes en taxes, pour un montant de 253000€, c’est-à-dire pratiquement 100% de l’augmentation, viennent des plates-formes de locations en ligne. Cela donne la confirmation d’une inflexion qui s’installe durablement.

Pour conforter mon propos, je vais citer des exemples constatés dans d’autres villes, dans lesquelles l’abus de ces modes de locations amènent d’abord la transformation d’hôtels en immeubles résidentiels saisonniers/touristiques, 3 déjà à Sète. S’ajoute à cela, la destruction d’emplois, car contrairement aux hôtels et aux structures de résidences collectives, ces modèles économiques ne créent pas d’emplois locaux, si ce n’est au mieux quelques conciergeries,  berceau d’emplois précaires. Ce système, enfin, développe de façon mécanique, la hausse des loyers. Nous nous retrouvons donc avec une population – et c’est une bonne chose – qui souhaite venir à Sète et une population qui voudrait vivre à Sète et qui ne peut pas, car les loyers dépassent ses moyens. J’ajouterai qu’avec le recul que nous avons aujourd’hui, de l’ordre de 10 ans, sur ce mode de réservations, nous constatons également et c’est un fait, entraine  la disparition des commerces de proximité, des écoles… au profit de boutiques commerciales touristiques, de bars musicaux etc…

Pour aller plus loin, nous risquons d’ assister, à la dénaturation de l’espace public, qui ne devient plus ou n’est plus un espace public de vie quotidien et partagé, mais un espace public touristique. Au final la question posée est de savoir ce que nous voulons demain  comme ville. Il semble pourtant, que collectivement et ensemble, il est encore temps de mener une réflexion  sur ce tourisme, avant qu’il ne devienne impossible à réguler, car force est de constater, qu’actuellement, il est très ancré sur l’espace économique consumériste.

Pour conclure, je souhaite vous faire part de cette citation : «  la ville de Sète est l’un des rare lieu habitable en bord de mer Méditerranée, passé Marseille.  C’est le seul port qui, jusqu’à Perpignan, soit encore vivable, où il y a encore un centre. Un centre de vie. J’ai donc fait mes études, non seulement au collège, je dois dire, mais par cet enseignement vivant que donne cette ville, qui ne cède pas au tourisme » Jean Vilar.

Pour un tourisme responsable !

Tribune parue dans Notre agglopôle Magazine – sept-oct 2020

L’été dans un contexte particulier, s’achève et s’ouvre sur l’après saison, période propice à la réflexion. Nous sommes à la croisée des chemins et face à un écosystème touristique de plus en plus complexe et transformé, nous devons innover pour trouver des pistes originales pour concilier de façon plus forte le développement de nos territoires et l’accueil des touristes.

Pensons un tourisme ancré dans la transition écologique et des pratiques responsables bénéfiques aux habitants de nos territoires. Un tourisme sobre en carbone est possible, il passe par l’évolution des mentalités et des savoirs autour de l’information, la formation et l’accompagnement des professionnels. Il nous faut agir pour un tourisme responsable. Depuis quelques années, le tourisme de masse inquiète, une circulation asphyxiée, les effets négatifs des plateformes numériques de locations saisonnières, des concentrations irrégulées. Il est encore temps de proposer des solutions.

Agissons pour la santé de nos populations qui expriment leur mécontentement notamment contre la pollution et les nuisances engendrées par ce sur-tourisme, il est temps de l’écouter, de s’attaquer aux excès du tourisme de masse. Il ne s’agit pas de s’affronter aux touristes ou aux travailleurs du tourisme, il est plutôt question de s’en prendre à un tourisme irrespectueux de notre population et de notre environnement. Redonnons aux habitants le goût et la possibilité d’être touristes sur leur propre territoire. Tournons le dos à un positionnement qui chercherait sa raison d’être dans une seule logique éco-touristique, redonnons du sens et des valeurs à notre tourisme, un tourisme bienveillant et qui préserve les milieux et les cultures, une destination dont les habitants sont les premiers acteurs décidés à inventer collectivement un nouveau tourisme afin qu’elle devienne celle qui incarne le mieux l’hospitalité, l’échange et le partage.

Les élu.e.s de Thau Ensemble

Office de tourisme : nouveaux statuts et règlement intérieur

Intervention de Philippe Carabasse (portée par Sébastien Denaja) lors du conseil municipal du 28 juillet 2020

L’action de l’office du tourisme de Sète est reconnue être de qualité par l’ensemble des acteurs sociaux professionnels du secteur. Je profite de l’occasion qui m’est donnée pour féliciter l’action au quotidien de tout le personnel attaché à cette mission Ô combien importante pour notre ville.


Nous pouvons toutefois nous interroger qu’à l’occasion de cette restructuration vous n’ayez pas une ambition beaucoup plus large pour cet office à l’échelle de notre territoire. 

Nous sommes à la croisée des chemins, on le dit depuis longtemps mais en ces temps de crise, il faut réinventer nos missions et notre place dans un écosystème touristique de plus en plus complexe et transformé.

 Nous devons « oser » sortir des sentiers battus, pour trouver des pistes de travail originales et innovantes.

Les travaux accompagnant la Loi Notre ont identifié 4 axes prioritaires pour retrouver de la performance : l’accueil au sens global que ce soit dans les grands lieux de passages ou sur les territoires, la formation, le numérique et les grands investissements

Une fois ce constat souvent partagé la priorité est de savoir comment on s’organise pour mieux appréhender ces questions, mais surtout comment on peut concilier de façon plus forte le développement de nos territoires et le fait d’accueillir des touristes.


Le législateur l’a bien explicité dans la loi Notre de 2015 en indiquant que lorsqu’il existait un échelon intercommunal il était pertinent que la compétence tourisme soit positionnée à cet échelon et que les Offices du Tourisme soient également intercommunaux.

Le législateur a souhaité ainsi renforcer le Marketing de Destination et plus exactement mettre en cohérence en termes de moyens, de plans d’action, les objectifs en matière de valorisation de la destination. La destination devient ainsi une destination à part entière, une destination globale, l’image et le territoire du bassin de Thau correspondent parfaitement à cette réalité. 


Au-delà de l’efficacité en terme de communication et d’impact de valorisation touristique, il y a nous semble-t-il sur ce schéma d’ensemble le soutien à des valeurs de solidarités, de partenariats, de mutualisations, valeurs que vous défendez en tant que président de  l’Agglopole. 


La création d’un office du tourisme intercommunal sur le périmètre de l’ensemble du bassin de Thau positionnerait la ville de Sète comme pilote de la destination bassin de Thau et mieux encore comme une tête de pont pour la valorisation touristique de notre territoire. Le bassin de Thau mérite Sète et Sète mérité son bassin de Thau. Même si l’office intercommunal de Mèze existe déjà.


La création de cet office du tourisme intercommunal du bassin de Thau au-delà de la structuration de l’offre traduirait cette solidarité de territoire que nous nous devons de mettre en œuvre pour le bien de nos populations et cela dans tous les domaines,  social, économique, urbanistique. ……..


À l’Agglopole de piloter notre politique touristique et à chaque ville de créer sur son territoire des bureaux d’accompagnement, d’accueil des touristes afin de les guider au mieux dans leur voyage dans la cité. 



Voilà pour le principe général. Au niveau des statuts nous vous proposons l’ajout de deux missions :


Une première liée au tourisme durable :

L’office du tourisme doit être acteur pour un tourisme ancré dans la transition écologique et développer une pratique responsable qui bénéficie aux habitants des territoires.

Le tourisme est partie intégrante du territoire et participe de son développement et de son acceptabilité par ses habitants. Cependant le tourisme est parfois accusé d’épuiser les ressources territoriales et de détruire plutôt que de développer le territoire sur lequel il s’implante.

La contribution du secteur du tourisme au changement climatique est estimée, au niveau mondial, à 5 % environ. Sète doit aussi penser global.

 Le tourisme se doit donc de participer à cet effort.

Nous devons donc également ouvrir une réflexion pour accompagner les professionnels du tourisme vers cette nécessaire transition. Un tourisme sobre en carbone est possible, mais il passe aussi par l’évolution des mentalités et des savoirs autour de l’information, la formation, et la mise en œuvre d’une certification, il ne s’agit pas de créer un label de plus, mais plutôt une certification à l’engagement dans une démarche de formation et d’application pour valoriser les efforts énergétiques.

Le but de cette mission et des personnes chargées d’y travailler serait que le tourisme devienne un acteur engagé de la transition énergétique par un ensemble d’actions concrètes compatibles avec l’acceptabilité paysagère et sociale du territoire.

Une deuxième mission liée au Tourisme Responsable

Avec un emploi sur 10 dans le monde, la première source de recettes pour près de 50 pays, le tourisme court le risque de rester avant tout une affaire de gros sous.

Depuis quelques années, le tourisme de masse inquiète. Les médias à grande diffusion nous annoncent régulièrement l’existence de différentes oppositions aux excès du tourisme

Les médias nous ont fait part également des problèmes causés par les plateformes numériques de locations de logements pour touristes comme Airbnb et les conséquences désastreuses qu’elles imposent dans les quartiers ; les habitants désertent leurs appartements qui seront proposés aux touristes avec pour conséquence une hausse des loyers et la disparition de certains commerces de proximité et d’écoles au profit de boutiques à touristes et de bars musicaux.

Constatez également, des lieux qui appartenaient aux habitants, et où les enfants pouvaient jouer au foot après l’école sont grignotés continuellement par de nouvelles terrasses de café et des restaurants. Cet envahissement des centres-villes historiques par le tourisme participe à leur gentrification.

Il peut y aller également de la santé de nos populations. Les croisières attirent toujours plus de monde et les navires géants pouvant transporter de plus en plus de passagers, plus de 6000 passagers pour les plus grands. Malgré toutes les critiques et les mises en garde qui peuvent être faites contre ces mastodontes et ce type de tourisme, l’intérêt ne faiblit pas. À Marseille, à Sète, Nice mais aussi Bordeaux, le mécontentement des riverains gronde notamment contre la pollution engendrée par ces géants de la croisière qui durant leur escale continuent à faire tourner leurs moteurs pour les besoins de leurs équipements  « un bateau à quai produit des rejets dans l’atmosphère équivalents à 10.000 à 30.000 véhicules».

Il ne s’agit pas de s’attaquer seulement aux excès du tourisme de masse. Il ne s’agit pas non plus, de s’affronter aux touristes ou aux travailleurs du tourisme, il est plutôt question de s’en prendre à un tourisme irrespectueux des populations et de l’environnement. Les plateformes collaboratives ouvrent des possibilités inquiétantes puisqu’elles peuvent précipiter le Tourisme dans une marchandisation générale de tout ce qui n’avait pas encore de prix.

Nous  vous proposons par exemple  de renforcer le volet Tourisme du Programme « Action Cœur de Ville », et d’engager à court terme un accompagnement sur des mesures concrètes de « mise en tourisme » de ces nouvelle destinations : définition de stratégies, et de plans d’action, rénovations de bâtiments et de façades, espaces piétons, signalétique ad hoc, mobiliers urbains, fleurissement et espaces verts, suppression de « points noirs », création de circuits de visite et de promenade, évènementiels, applications numériques, soutien à des projets structurants, …

Il est crucial à travers cette mission confiée à l’Office du Tourisme de Redonner tous ensemble, du sens et des valeurs au tourisme et au voyage

Tournons volontairement le dos à un positionnement qui chercherait sa raison d’être dans une illusoire et stérile logique géo-touristique, notre idée du Tourisme est un positionnement d’idées, de sens et de valeurs. Sète porte une vision, des combats et des promesses voulus par tout un territoire. 

Notre vision, c’est celle d’un tourisme bienveillant. Un tourisme qui préserve les milieux et les cultures, rapproche les personnes, aiguise les sens, développe la curiosité et le respect.

Nos combats, ce sont ceux d’une destination militante et ambitieuse. 

. Une destination dont les habitants sont les premiers acteurs. Une destination décidée à inventer collectivement un nouveau tourisme dans un monde qui le réclame. 

Nos souhaits sont simples et vrais. Devenir la destination qui incarne le mieux l’hospitalité, l’échange et le partage. Être la destination de la convivialité, de la simplicité et de la sincérité.

Réinventons dans le fracas du monde, les valeurs du lien social !

Percutons par notre réflexion collective nos modèles de pensées, nos zones de confort, nos certitudes et dégageons les grandes pistes d’un Tourisme d’Avenir, Apaisé, Protecteur et de Bien pour nos Populations.