Freiner les spéculateurs en logeant les habitants.

Tribune du Sète.fr – mars 2025

Notre ville ploie sous le poids du béton. Pour quel usage ? Au profit de qui ?
21% des logements sétois sont utilisés pour des résidences secondaires, dont un nombre important de meublés de tourisme loués sur les plateformes type “Airbnb”. Cette spéculation permanente à un coût : des prix de location ou d’achat inaccessibles pour les habitants résidents, pour nos jeunes, nos familles, qui parfois quittent leur ville à contrecœur. Un coût aussi pour la ville : des classes ferment, des commerces n’ouvrent que pour la saison d’été. La ville vieillit et s’asphyxie lentement.
Pourtant, des logements continuent à se construire, et sont livrés par centaines à la spéculation, notamment à l’Entrée Est de la ville. Désormais, un outil existe, puissant, efficace : la nouvelle loi du 19 novembre 2024.
Les villes en situation tendue, comme Sète, peuvent modifier leur PLU, et réserver des quartiers entiers à la construction de résidences principales, pour assurer des centaines de logements pour les sétois. En conseil municipal, la majorité a voté contre notre motion visant à se saisir de ce nouvel outil qui aurait pourtant bénéficié aux Sétois à la recherche d’un logement. Laissant toute liberté aux investisseurs, aux spéculateurs, pour épuiser lentement la réserve de logements neufs. Le moment venu, si cette loi est enfin appliquée chez nous, restera-t-il encore quelque chose à défendre ?

La sécurité, affaire des polices nationale, municipale et des concitoyens concernés.

Tribune Sète.fr – février 2025

Depuis  PLACE NETTE , ces 2 polices ont permis de démanteler les points de deal sur l’Ile de Thau et leur présence régulière avec l’appui du collectif d’habitants, ramènent du calme sur le quartier. On peut s’en féliciter. Pourtant Thau Habitat décide d’engager une milice privée de sécurité qui patrouillera 1 fois/ semaine sur le site pour la somme de 450 000€! C’est très cher payé en engraissant des sociétés privées. On aurait préféré recruter des policiers ou installer un commissariat de proximité. Mais la ville va subventionner cette milice à hauteur de 200 000€. Pour trouver les fonds, la ville a supprimé l’abattement de la taxe foncière d’Hérault Logement, le bailleur social du Département (185 000€ / an), qu’il ne versait pas à la ville mais utilisait pour aménager les espaces verts, financer des postes de médiateurs et des actions au profit des habitants et des logements. C’est fini, l’action sociale et le bien être des locataires. Les habitants de l’île de Thau logés au Département seront donc privés par la ville d’actions solidaires et de mieux vivre au profit des habitants des logements de la Ville. C’est de la discrimination! Une honte et une vaste opération de communication. Car le maire nous dira que c’est grâce à sa milice privée que la sécurité a été rétablie. Ne soyons pas dupes, ce sera le résultat du travail de nos polices, de l’investissement des habitants et des associations présentes.

Régie publique de la restauration collective à Sète

Tribune de décembre 2024

Depuis 2008, ce service est confié à une entreprise privée, Sodexo, qui fournit chaque jour les repas aux crèches, écoles, usagers du CCAS et seniors bénéficiant du portage de repas à domicile. Ce contrat arrive à échéance dans 1 an.

Une gestion publique de la restauration collective garantirait une alimentation saine, respectueuse de l’environnement et issue de l’agriculture et de la pêche locale. Malgré les efforts de sensibilisation, une entreprise privée comme Sodexo reste soumise à des impératifs de rentabilité qui limitent ses engagements en matière d’approvisionnement local et de qualité. Ces objectifs économiques s’opposent aux valeurs de service public.

En passant directement les marchés avec les fournisseurs locaux, une ville devient motrice d’un développement agricole local, durable et rémunérateur pour les agriculteurs et les pêcheurs. Ce modèle renforcerait la souveraineté alimentaire de notre ville mais aussi l’économie locale, en soutenant des emplois durables.

De nombreuses villes comme Paris, Bordeaux, Toulouse, Besançon, Montreuil, et bientôt Marseille ont également fait ce choix. C’est donc tout à fait possible pour Sète !

Nous avons 1 an devant nous pour anticiper la fin du contrat avec Sodexo et aller vers une régie publique. Nous invitons les citoyens, les parents d’élèves, les usagers du CCAS, les agriculteurs et pêcheurs, les associations environnementales, les élus de Sète et de l’agglo, à se saisir de cette question.

La laïcité, c’est la liberté !

Tribune du Sète.fr – septembre 2024

La rentrée scolaire s’annonce pour l’ensemble des écoliers. C’est l’occasion de rappeler collectivement la nécessité d’inscrire la laïcité dans le quotidien, comme vecteur d’émancipation et comme la condition d’épanouissement des libertés individuelles. L’école est en effet le lieu où l’on forme les esprits pour que les enfants deviennent des citoyens libres et pouvant choisir leur vie. La laïcité n’est jamais liberticide, ni l’ennemie d’une religion en général, ni d’une religion en particulier, elle ne stigmatise personne.Personne dans notre société n’a intérêt à laisser les préjugés s’installer. Sur ce thème de la laïcité, l’impasse serait de s’installer dans des logiques de conflit. Car l’école a pour mission d’apprendre à faire société, dans un moment où nous subissons de nombreuses fractures sociales, culturelles ou économiques. Dans les lieux de la cité où se sont parfois concentrées les difficultés matérielles, où sont aggravés l’enclavement et la relégation,quand il n’y a pas assez de mixité culturelle pour éviter le repli identitaire, rappelons-nous que la laïcité est tout à la fois au service de la liberté des individus et de la cohésion sociale. Faisons-en donc un principe de concorde, au service de tous et de chacun, quelque soit son origine ou sa culture. Une laïcité qui fait que la liberté des uns n’empiète pas sur la liberté des autres et que tous les citoyens apprennent à vivre en bonne intelligence.Une laïcité comprise comme un outil d’éducation à une liberté citoyenne, soucieuse de ses droits et respectueuse de ses devoirs, c’est-à-dire qui cherche toujours à se concilier avec autrui et qui implique le rejet de toutes les discriminations et de toutes les violences


Une trésorerie à la carte.

Tribune Sète.fr – avril 2024

Lors du dernier conseil municipal, nous avons dénoncé une énième garantie d’emprunt de 7M€ HT pour la SPLBT sans précision sur le but de cet argent. Immédiatement, il nous a été répondu que tout était dans la délibération, avec en prime, la chronologie des sommes avancées à la SPLBT…depuis 2020. En omettant les 4M€ de 2022 et le 1M€ de 2023.

La vérité, c’est que depuis 2018, la SPLBT est financée pour des projets de parking, avec de surcroit, une augmentation des tarifs de stationnement, et une volonté forte de la ville de privatiser toute place de stationnement gratuit.

Mais aujourd’hui la situation est grave. Le trou béant du centre-ville est soi-disant à l’arrêt pour cause d’Escale à Sète, (l’avenue Victor Hugo ?). La société a plié bagage pour défaut de paiement et ne reprendra pas tant qu’elle ne sera pas payée sur ce qui lui est dû + les dépassements causés par l’amateurisme de la préparation du chantier.

Alors voilà où on en est. Des parkings qui prennent l’eau payés par de l’argent public, un autre, en chantier, dont il faut pomper l’eau et la rejeter dans le canal causant ainsi des dégâts supplémentaires dans l’étang. Des places gratuites quasi inexistantes. Des tarifs stationnement et redevances en augmentation. Et une société publique d’aménagement qui tient grâce à l’argent public (rapports chambre régionale des comptes) mais toujours assoiffée.

Nous souhaitons à toutes les sétoises et les sétois une belle année 2024.

Tribune Sète.fr – février 2024

Que chacun.e trouve le bonheur dans ses projets personnels et professionnels, et une bonne santé pour passer cette année au mieux !

Pour notre ville, nous souhaitons du changement qui amènera un apaisement nécessaire. Lors du dernier conseil municipal du 18 décembre notre maire a publiquement menacé les membres d’une association, éructant un « il faut les exterminer, ces gens-là ». C’est un appel public à la haine et une menace pour tous les adhérents de cette association. C’est l’utilisation de mots à connotation douloureuse, l’extermination de population renvoie aux périodes les plus sombres de l’histoire, à des génocides et à de la violence. Le maire se prend-il pour un roi qui a droit de vie ou de mort sur ses sujets ? A t-il oublié que nous sommes en démocratie et que les citoyens ont le droit de ne pas être d’accord avec « sa majesté » et d’exprimer publiquement leur désaccord dans le respect de la loi ? Quand 3000 adhérents s’opposent à son parking souterrain, écocide et totalement ringard, il ne se remet pas en question mais appelle à la haine. On est loin, très loin de la ville apaisée vantée dans sa communication municipale ! Souhaitons que pour 2024, les questions environnementales, les galères de logement et l’accompagnement des plus fragiles soient enfin à l’ordre du jour.

Crise sécheresse : qui est au courant ?

Tribune Sète.fr – octobre 2023

C’est une première historique, à la fin de l’été 2023, le bassin de Thau est pour la première fois en seuil de restriction « crise », le seuil le plus haut de l’alerte sécheresse.

La sécheresse de l’été 2022 prolongée par une sécheresse hivernale n’ont pas permis aux rivières et nappes de se recharger. Pour ceux qui en doutent encore, ces épisodes sont les effets visibles du changement climatique – qui affecte déjà les milieux naturels et la biodiversité, mais aussi les agriculteurs et tous les usagers de l’eau. Et demain, ils seront toujours plus fréquents. Des communes proches connaissent déjà des ruptures d’approvisionnement en eau potable. Face à cette situation nous déplorons le peu d’informations publiques : Quelles mesures de restrictions s’appliquent à tous ?

Quelles mesures d’économie d’eau sont prises par la ville ? Quelle stratégie d’incitation aux économies de tous, dès maintenant ? Une communication quasi inexistante, alors que nous devrions nous saisir de cette crise alarmante pour en faire un moment fort de sensibilisation des citoyens sur les enjeux de l’eau et le changement climatique.

Cette grave sécheresse soulève d’autres questionnements alors que des tensions existent déjà sur la ressource en eau : construire toujours plus de logements et augmenter encore plus la population l’été, donc la demande en eau, dans une période où l’eau se fait de plus en plus rare, est-ce bien raisonnable ?

Un médiocre bulletin de rentrée

Tribune du Sète.fr – septembre 2023

A chaque rentrée scolaire, le maire affirme que bien vivre à Sète commence par l’école, se glorifiant du label national Cités Éducatives, « une reconnaissance » du travail accompli, selon lui, Or l’analyse sérieuse des chiffres et statistiques pointe une réalité plus sombre.

En 20 ans la ville a perdu + de 1000 élèves. Sans vraie politique d’urbanisme, d’emploi ou de transports, l’hémorragie des effectifs se poursuit, aboutissant à des fermetures de classes et au  vieillissement démographique.  

L’indice de position sociale (IPS), déterminant le profil social des établissements, révèle  l’ampleur de la ségrégation scolaire qui sévit et pèse sur la réussite.  Pour tenter d’y faire face, sans vision d’une politique éducative, on empile les dispositifs d’accompagnement. Malheureusement un tas de briques n’a jamais fait une maison.   

Et si l’on décidait que l’enjeu de mixité sociale et résidentielle est véritablement au cœur de la politique urbaine ? Que la mixité scolaire est la priorité du projet éducatif territorial ?  

On ne se contenterait pas de la rénovation du groupe scolaire Anatole France, largement financée par l’État. On ne miserait pas que sur de l’immobilier d’investissement et on aurait envisagé de construire un équipement scolaire à l’entrée Est. On s’attaquerait avec courage à un poison qui menace toujours plus la cohésion sociale, sans faire l’impasse du dialogue et de la concertation avec les parents et les partenaires.

Peut mieux faire.   

La mairie lave plus vert, c’est sûr.

Tribune du Sète.fr de juillet et aout 2023

Depuis quelque temps, Sète s’est drapée de vert. Sur les affiches.

Le dernier conseil municipal affichait 7 délibérations estampillées “Transition Écologique”.

Soyez-en sûr, l’écologie c’est pour demain. Ou le lendemain. Ou le sur-sur-surlendemain. Lorsqu’on crée le parking Vossloh en juillet 2022, c’est pour remplacer le stationnement quai de Bosc par une piste cyclable. C’est sûr. Mais le parking est opérationnel en 3 semaines, et le quai n’a pas bougé 1 an plus tard. On construit le pont du conservatoire, et ses coûteux miroirs, dans un quartier “Ecolo”. C’est sûr. Sauf que le pont est là et n’intègre aucune piste. Les parkings souterrains Victor Hugo et Aristide Briand ? C’est pour supprimer 1500 places en surface et créer de multiples cheminements doux. C’est sûr ! Les parkings sont là, le stationnement est plus cher, et le reste est à l’étude. Sûr sûr sûr.

Justement, on a créé une piste mais il fallait couper 120 cyprès de 15 m du cimetière. Ils étaient “malades”. Sûr sûr sûr. “Mais on en a replanté autant de petits”. Ouf. Alors, si l’on fait le compte : des grands arbres coupés à foison, c’est sûr. Remplacés par des arbrisseaux : c’est sûr. Des parkings payants au prix fort : c’est sûr. Des nouveaux cheminements doux ? Plein les brochures, c’est sûr. Un air pur et moins de pétarades en centre-ville et sur les grands axes ?

Comme vous êtes impatients ! Ça fait seulement 20 ans que Mr Commeinhes l’annonce : c’est vous dire si c’est sûr.

FC Sète – chronique d’une mort annoncée ?

Tribune Sète.fr – juin 2023

Dès 2021, les échos nous parvenaient concernant une guerre interne pour pousser à la démission le président en place et favoriser un repreneur français, qui finalement a jeté l’éponge, devant tant de flou…A cette époque, le club était excédentaire, ses joueurs à un bon niveau et la route semblait tracée. Las! C’était sans compter les appétits qui n’avaient rien de sportif. 1 président et 2 repreneurs plus tard, le club se retrouve en situation de redressement judiciaire. L’un des 2 repreneurs semble dire qu’il s’était entendu avec la municipalité pour une opération immobilière mais la proposition finale faite par les décideurs locaux avait changé et était devenue: « une ouverture sur le port » pour ses activités. Plus rien à voir, donc et retrait du repreneur! Le deuxième a disparu et le président reconnaît lui-même qu’il s’est fait avoir ! Si le FC Sète a des sponsors privés il bénéficie aussi des subventions publiques en moyenne de 420 000 € par an par l’agglomération puis la ville, l’agglo ayant voté en plus une subvention exceptionnelle de 300 000 € en juin 2022. Depuis plus d’un an, les joueurs et les éducateurs ne sont pas payés, le club rétrograde en division inférieure et le président est livré à lui-même. Nous nous interrogeons sur le mélange politique locale et sport!

Car pour notre club emblématique, les choses se terminent mal.