Un médiocre bulletin de rentrée

Tribune du Sète.fr – septembre 2023

A chaque rentrée scolaire, le maire affirme que bien vivre à Sète commence par l’école, se glorifiant du label national Cités Éducatives, « une reconnaissance » du travail accompli, selon lui, Or l’analyse sérieuse des chiffres et statistiques pointe une réalité plus sombre.

En 20 ans la ville a perdu + de 1000 élèves. Sans vraie politique d’urbanisme, d’emploi ou de transports, l’hémorragie des effectifs se poursuit, aboutissant à des fermetures de classes et au  vieillissement démographique.  

L’indice de position sociale (IPS), déterminant le profil social des établissements, révèle  l’ampleur de la ségrégation scolaire qui sévit et pèse sur la réussite.  Pour tenter d’y faire face, sans vision d’une politique éducative, on empile les dispositifs d’accompagnement. Malheureusement un tas de briques n’a jamais fait une maison.   

Et si l’on décidait que l’enjeu de mixité sociale et résidentielle est véritablement au cœur de la politique urbaine ? Que la mixité scolaire est la priorité du projet éducatif territorial ?  

On ne se contenterait pas de la rénovation du groupe scolaire Anatole France, largement financée par l’État. On ne miserait pas que sur de l’immobilier d’investissement et on aurait envisagé de construire un équipement scolaire à l’entrée Est. On s’attaquerait avec courage à un poison qui menace toujours plus la cohésion sociale, sans faire l’impasse du dialogue et de la concertation avec les parents et les partenaires.

Peut mieux faire.   

Sécheresse : le bassin de Thau pour la 1ère fois en seuil de « crise », une communication pas à la hauteur de l’enjeu

Courrier de Véronique Calueba et Laura Seguin au président de l’agglo et au vice-président Délégué au grand et petit cycle de l’eau, eaux pluviales urbaines, assainissement des eaux usées, eau potable, activités de pêches et de conchyliculture et Président du Syndicat Mixte du Bassin de Thau -SMBT

Nul n’est au dessus des lois, mais le maire de Sète et la SPLBT, pensent que oui !

Courrier de Véronique Calueba et Laura Seguin, au sujet de l’entrave avérée à l’expertise décidée par le Tribunal Administratif.

Objet : Expertise diligentée par le Tribunal Administratif sur travaux autour de la place A. Briand – entrave à l’action de l’expert nommé + Copie : SPLBT

Monsieur le Maire,

Nous vous interpellons au sujet de l’expert judiciaire nommé par le Tribunal administratif afin de conduire une expertise sur l’état des immeubles avant, pendant puis après les travaux de réalisation du parking souterrain de la place Aristide Briand. Ceci afin d’attester des dégradations, fissures, effritement des murs… qui sont fortement susceptibles de se produire lors de tels travaux et sur des immeubles qui, en grande partie, sont anciens et fragiles.

Il est clair qu’en tant que représentant de la ville de Sète et de la SPLBT, vous avez délibérément entravé son travail, et que vous persistez aujourd’hui dans cette voie.

D’abord en mettant tout en œuvre afin de démarrer les travaux le plus vite possible, rendant impossible son évaluation de l’état des bâtiments AVANT, comme il est pourtant prévu.

Pourtant des fissures sont apparues dans des logements à proximité de la place, et des morceaux de murs se sont effrités. Les vibrations étaient telles pendant les travaux que les habitants les ont eux-mêmes ressenties, et ont constaté ensuite ces dégâts.

Monsieur Sabatier, votre adjoint, a affirmé lors du dernier conseil municipal que ces fissures existaient déjà avant les travaux. Il a probablement été mal renseigné, ou de manière incomplète…

Un courrier a pourtant été adressé au maire de la part d’un habitant légitimement inquiet vous demandant de stopper les travaux par mesure de précaution et de sécurité, courrier auquel personne n’a daigné répondre.

Aujourd’hui vous semblez persister à entraver le travail de l’expert judiciaire qui est en attente de sa rémunération afin de mener son travail, rémunération qui incombe à la ville de Sète et à la SPLBT, comme décidé par le Tribunal administratif.

Nous vous demandons donc de procéder à ce règlement le plus rapidement possible afin que l’expert conduise les visites d’immeubles qu’il a à peine pu entamer.

En tant que maire et garant de la sécurité publique de tous les administrés, vous vous devez de répondre à leurs inquiétudes légitimes concernant leurs lieux de vie. Et tout mettre en œuvre pour que l’évaluation des conséquences des travaux sur les habitations se déroule enfin dans de bonnes conditions.

Dans l’attente d’une réponse de votre part, veuillez recevoir Monsieur le Maire, l’expression de nos salutations républicaines.

La mairie lave plus vert, c’est sûr.

Tribune du Sète.fr de juillet et aout 2023

Depuis quelque temps, Sète s’est drapée de vert. Sur les affiches.

Le dernier conseil municipal affichait 7 délibérations estampillées “Transition Écologique”.

Soyez-en sûr, l’écologie c’est pour demain. Ou le lendemain. Ou le sur-sur-surlendemain. Lorsqu’on crée le parking Vossloh en juillet 2022, c’est pour remplacer le stationnement quai de Bosc par une piste cyclable. C’est sûr. Mais le parking est opérationnel en 3 semaines, et le quai n’a pas bougé 1 an plus tard. On construit le pont du conservatoire, et ses coûteux miroirs, dans un quartier “Ecolo”. C’est sûr. Sauf que le pont est là et n’intègre aucune piste. Les parkings souterrains Victor Hugo et Aristide Briand ? C’est pour supprimer 1500 places en surface et créer de multiples cheminements doux. C’est sûr ! Les parkings sont là, le stationnement est plus cher, et le reste est à l’étude. Sûr sûr sûr.

Justement, on a créé une piste mais il fallait couper 120 cyprès de 15 m du cimetière. Ils étaient “malades”. Sûr sûr sûr. “Mais on en a replanté autant de petits”. Ouf. Alors, si l’on fait le compte : des grands arbres coupés à foison, c’est sûr. Remplacés par des arbrisseaux : c’est sûr. Des parkings payants au prix fort : c’est sûr. Des nouveaux cheminements doux ? Plein les brochures, c’est sûr. Un air pur et moins de pétarades en centre-ville et sur les grands axes ?

Comme vous êtes impatients ! Ça fait seulement 20 ans que Mr Commeinhes l’annonce : c’est vous dire si c’est sûr.

Le business de l’eau : pour une régie publique 

Tribune Magazine Notre Agglopôle – juillet et aout 2023

Même l’eau n’a pas échappé pas à la dure loi du marché. Sur notre territoire, le service public de l’eau a été privatisé. Éviter les gaspillages et inciter aux économies d’eau n’est pas vraiment un objectif pour l’entreprise qui considère l’eau comme un bien marchand et rémunérateur. Nous souhaitons reprendre la maîtrise en régie publique de ce bien commun, vital et essentiel.

Avec le réchauffement climatique, il y aura moins d’eau dans les prochaines décennies. La maitrise publique de l’eau est un enjeu écologique : pas de profits, les bénéfices de l’exploitation sont réinvestis dans, par exemple la rénovation des canalisations pour lutter contre le gaspillage, ou celle des réseaux d’assainissement qui, débordants, sont des sources de pollution des milieux naturels (l’étang de Thau et les conchyliculteurs en ont encore fait les frais il y a quelques mois).

C’est aussi un enjeu économique et social, puisqu’en moyenne, la gestion privée est 25% plus chère que la gestion publique de l’eau. Cela permet à certaines villes de réduire le prix de l’eau consommé par les usagers. Nous proposons la gratuité des premiers m3 pour tous les besoins vitaux et un surcoût pour les gros consommateurs. Boire, se laver est fondamental, pas remplir sa piscine ou laver sa voiture. En gestion privée, c’est l’inverse : plus on consomme, moins le md’eau est cher, ce qui n’incite pas à la sobriété.

Et c’est enfin un enjeu démocratique. Le retour en régie permet d’assurer plus de transparence et surtout un contrôle citoyen de l’eau.

Sur notre territoire, l’eau potable et l’assainissement sont délégués à SUEZ malgré une forte opposition de la part d’organisations citoyennes et des élu.es d’opposition de gauche et écologistes (exception à Mèze, la distribution de l’eau potable est en régie municipale). Il est temps de tirer un bilan de cette gestion, d’organiser un débat public et de demander l’avis des habitants du bassin de Thau.