Rapport SA ELIT 2023 : des projets urbains qui ne répondent toujours pas aux réels besoins en logement des habitants

Intervention de Laura Seguin – Rapport du mandataire SA ELIT, activité 2023

Plusieurs remarques sur ce rapport des activités de la SA ELIT :

  • Collision SA ELIT / SPLBT, mutualisation des moyens au profit de la SA ELIT : il est écrit : « Au 1er avril 2019, la SAELIT et la SPLBT ont adhéré à un groupement d’employeurs permettant ainsi de mutualiser les équipes de la SAELIT et celles de la SPL BT et d’optimiser les coûts de production ». Une convention de mise à disposition de moyens de la SA ELIT à la SPLBT a été mise en place, pour la mise à disposition des locaux, des moyens matériels, du matériel informatique, reprographie, téléphonie, stockage et archivage et services généraux. On met en commun des salariés et des moyens donc, mais on a l’impression que le transfert de moyen se fait majoritairement de la SPLBT vers le SAELIT, que la SAELIT grossit, et la SPLBT voit ses moyens se réduire (plus de locaux propres, et passage de 3 à 2 salariés, malgré les remarques de la Chambre régionale des comptes (CRC) sur le faible nombre de salariés pour tout le boulot que la SPLBT est censée faire…)
  • Vigilance face au risque de confusion qu’avait déjà pointé la CRC : les salariés dans ce groupement d’employeurs peuvent travailler sur des projets de la SPLBT qui est une société entièrement publique, financée par les collectivités, et en même temps sur des projets de la SAELIT, qui elle est une société mixte publique / privée. Risque de confusion pour les salariés dont les donneurs d’ordre n’ont pas les mêmes objectifs à priori… certains servent des intérêts publics, d’autres des intérêts privés.
  • Le projet de ZAC entrée est secteur sud piloté par la SA ELIT, avec lequel nous sommes en profond désaccord : il se compose très majoritairement de logements, c’est le parti pris, et on a évacué toute possibilité de développement économique, de création d’emplois, sur cette dernière zone urbanisable. Pourtant de nombreuses villes portuaires ont développé des zones économiques dans ces espaces à l’interface entre ville et port, Bordeaux, le Havre. En plus se sont des logements qui sont, dans leur grande majorité, pas réellement adaptés aux besoins urgents des sétois : on manque de T4 pour les familles par exemple. Le risque c’est encore de laisser les promoteurs construire des logements chers à l’accessibilité, voués essentiellement à de l’investissement touristique ou spéculatif, créant des quartiers quasi fantômes : La Chambre régionale des comptes dans son rapport sur la SAELIT met en évidence la faible attractivité des projets réalisés ce qui questionne les choix de la ville, inadaptés à la demande (le quartier des Salins affiche un taux d’occupation faible et des locaux commerciaux vides).
  • Pour nous, il faudrait mettre davantage l’accent sur la réduction de la part des résidences secondaires, sur la rénovation des logements insalubres du centre ville et des logements vacants. Des logements il y en a, mais c’est leur répartition qui est à revoir : certains en ont deux ou plus, certains n’en ont pas… Si on avait choisi cet axe d’action, on aurait pas eu besoin de construire autant de nouveaux logements.

Développement de l’offre à l’accession sociale à la propriété – quartier Ile de Thau

Intervention de Véronique Calueba

Nous sommes fondamentalement pour la mixité sociale et pour l’accession sociale  à la propriété. Mais le projet qui présente la construction d’un lotissement en lieu et place de l’école Suzanne Lacorre à l’île de Thau nous paraît totalement inadapté. Vous avez vendu du rêve aux habitants de ce quartier en leur faisant miroiter la possible acquisition d’une maison individuelle. Mais lors de la réunion houleuse, leur rêve s’est échoué contre la réalité. 20 000€ d’apport et un loyer de 850€ sans les charges. Qui à l’île de Thau peut se permettre ça? Pour attirer des acheteurs dans ce quartier miné par l’insécurité vous avez présenté un lotissement enfermé dans des clôtures avec accès sécurisé par un portail unique : Fort Knox !

Personne n’a envie de plus de logements dans ce quartier surtout au moment où on va en détruire un certain nombre. Les habitants veulent de la sécurité, du lien social, des espaces conviviaux et de partage, des jardins partagés, des espaces verts et des jeux pour enfants, des équipements publics pour la jeunesse et l’intergénérationnel. Proposer un lotissement enfermé sur lui même et inaccessible ce n’est pas de la mixité mais de la provocation !

Défense du droit au logement et lutte contre l’exclusion et la précarité.

Un courrier adressé aux maires de toutes les communes du territoire du bassin de Thau, resté sans réponse. Il a logiquement été appuyé par une nouvelle intervention.

Courrier de Véronique Calueba et Laura Seguin, et le courrier initial des 8 associations, à retrouver ci-dessous.

Débat d’orientation budgétaire – un débat qui n’en a que le nom

Intervention de Véronique Calueba – Conseil d’agglo du 29 février 2024 – A visionner ci-dessous.

Cette présentation montre férocement qu’il n’y a pas de débat sur les investissements utiles et cohérents de territoire.

–        Faiblesse structurelle : 7% des revenus de l’industrie, plus de production sur notre territoire, heureusement il y a les services publics pour 35% et 38% de services divers, ça traduit bien la transformation du territoire vers le tourisme, il y a des retombées économiques mais aussi des implications : des emplois précaires, problèmes sur le logement (21% de résidences secondaire, 7% logement vacants),

–        Données financières : DOB révèle que les collectivités perdent de leur autonomie dans leurs budgets, année après année, on perd de l’impôt (État)

–        Déchets : marché de la collecte avec Nicollin pose problème, besoin de financement complémentaire de 32 millions d’euros, ça revient très cher depuis qu’il est privatisé, on le sait, et dans certains quartiers on a moins de ramassage.

–        Dépenses de fonctionnement : évolution importante, 20 millions en 6 ans, les recettes ont augmenté que de 15 millions.

–        Taux d’impôt : augmentation des bases fiscales de la part de l’État

–        Dépenses investissement : 14 millions seulement

–        Recours massif à l’emprunt

–        Épargne qui passe de 33 à 20%

–        Dette qui augmente, et la capacité de désendettement se détériore

–        Prévision pour 2026 : une fin de mandat alarmante sur épargne et dette, la gouvernance Commeinhes va laisser une agglo dans un état moribond… après moi le déluge.

Et tout ça pour faire quoi ? rien sur les réseaux d’eau potable, réfection des réseaux, baisse des investissements… assainissement, crise conchyliculture, 31% réseaux d’eaux usées sont unitaires, en mauvais état, ça amplifie les pollutions, nécessité d’un fort investissement constant et dans le temps. Traitement eaux usées pas suffisant.

–        Investissement des communes : la piscine de Frontignan a disparu, la cave coopérative de Mèze a disparu, le centre universitaire a disparu

–        Logement social : 24 PLAI sont annoncé. Les ménages les plus fragiles ne peuvent plus se loger, pas beaucoup d’annonces sur la disponibilité de logements à venir. Sur Sète il y a 2500 demandes en attentes donc on ne peut pas y répondre. Et le rapport de la fondation Abbé Pierre l’a annoncé : la problématique du logement est une bombe sociale qui va nous exploser à la figure, il faut le prendre en compte.