La laïcité, c’est la liberté !

Tribune du Sète.fr – septembre 2024

La rentrée scolaire s’annonce pour l’ensemble des écoliers. C’est l’occasion de rappeler collectivement la nécessité d’inscrire la laïcité dans le quotidien, comme vecteur d’émancipation et comme la condition d’épanouissement des libertés individuelles. L’école est en effet le lieu où l’on forme les esprits pour que les enfants deviennent des citoyens libres et pouvant choisir leur vie. La laïcité n’est jamais liberticide, ni l’ennemie d’une religion en général, ni d’une religion en particulier, elle ne stigmatise personne.Personne dans notre société n’a intérêt à laisser les préjugés s’installer. Sur ce thème de la laïcité, l’impasse serait de s’installer dans des logiques de conflit. Car l’école a pour mission d’apprendre à faire société, dans un moment où nous subissons de nombreuses fractures sociales, culturelles ou économiques. Dans les lieux de la cité où se sont parfois concentrées les difficultés matérielles, où sont aggravés l’enclavement et la relégation,quand il n’y a pas assez de mixité culturelle pour éviter le repli identitaire, rappelons-nous que la laïcité est tout à la fois au service de la liberté des individus et de la cohésion sociale. Faisons-en donc un principe de concorde, au service de tous et de chacun, quelque soit son origine ou sa culture. Une laïcité qui fait que la liberté des uns n’empiète pas sur la liberté des autres et que tous les citoyens apprennent à vivre en bonne intelligence.Une laïcité comprise comme un outil d’éducation à une liberté citoyenne, soucieuse de ses droits et respectueuse de ses devoirs, c’est-à-dire qui cherche toujours à se concilier avec autrui et qui implique le rejet de toutes les discriminations et de toutes les violences


Sète Olympique Football Club – retrait de la subvention de 500€

Intervention de Laura Seguin – Clarification à apporter suite à l’interpellation de M. Marques

Contrairement à ce que vous dites, nous sommes absolument pour la Charte de la laïcité que les associations s’engagent à signer avec les collectivités et qui est obligatoire pour l’attribution de subvention.

Concernant le Contrat d’engagement républicain, qui existe depuis 2021, le programme du Nouveau Front populaire propose effectivement d’y mettre un terme mais ce n’est pas du tout la même chose et vous tenter d’amalgamer des choses très différentes. Celui-ci est vivement critiqué par le Mouvement associatif, soutien et porte-parole des 700 000 associations qu’il rassemble, pour l’atteinte aux libertés associatives qu’il implique. Il a fait l’objet de sérieuses réserves de la part de La Défenseur des Droits, la Commission nationale consultative des droits de l’Homme, le Haut Conseil à la vie associative qui écrite : « Le CER tend à confier à l’administration un pouvoir d’interprétation et de sanction très large », et ce « sans information claire, préalable et obligatoire, sur les voies de recours susceptibles d’être exercées par les associations et les fondations mises en cause ».

Un exemple concret de ce problème d’interprétation trop large et des dérives associées :

-la commune de Poitiers et la communauté de communes avaient attribué des subventions à une association de défense de l’environnement pour l’organisation de festivités à but de sensibilisation aux enjeux du changement climatique

-le Préfet de la Vienne a considéré que cette attribution de subvention ne répondait pas au Contrat d’engagement républicain, car un atelier et des débats portaient sur le thème « Résister », sur la résistance citoyenne non violente face aux projets écocides

-Face aux refus de retrait opposés tant par le Conseil municipal que par le Conseil communautaire, le Préfet a déféré ces deux décisions.

-Le Tribunal Administratif saisi a rejeté les demandes du Préfet et encadré strictement l’interprétation qui devait être faite du contrat d’engagement républicain. le Tribunal a constaté le bien-fondé des décisions du Conseil communautaire et du Conseil municipal, de refus de retrait de la subvention.

Donc on voit bien à quelles dérives on s’expose à travers ce dispositif, et ce n’est absolument pas comparable avec la Charte de laïcité, le message de M. Marques est extrêmement trompeur.

Attribution d’une subvention exceptionnelle à la coordination des joutes sétoises

Intervention de Véronique Calueba

La France est régie par le principe de laïcité. La laïcité est un principe d’organisation du vivre ensemble en respectant les croyances et la place de chacun. Au-delà du principe de neutralité religieuse dans l’espace public, la laïcité pose le principe d’égalité, donc de la place des femmes par exemple dans les activités que nous subventionnons. Une charte de laïcité signée par toutes les associations subventionnées permet de garantir le libre accès de tous et l’adaptation des associations pour l’accueil des femmes, des personnes handicapées.

Les joutes sont certes entre le sport et la tradition patrimoniale mais on peut les interroger sur la garantie que l’esprit laïc est présent !

Attribution d’une subvention exceptionnelle à la Coordination joutes sétoises

Intervention de Laura Seguin

Je profite de cette délibération pour porter à votre attention un enjeu qui me semble important et dont nous n’avons encore jamais parlé au sein de ce conseil municipal, c’est l’égalité d’accès entre les hommes et les femmes à la pratique des joutes languedociennes, une pratique sportive et traditionnelle jusqu’à maintenant largement masculine, mais dans laquelle les femmes tentent de se faire une place depuis quelques années.

Avec de nombreuses difficultés, réticences et obstacles à soulever, et dans des conditions qui ne favorisent pas toujours l’égalité d’accès entre les hommes et les femmes à cette pratique.

Nous en avons parlé lors d’une rencontre publique à la médiathèque, autour du 8 mars dernier, journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Je retiens de ce débat :

– Un double combat, celui qui se joue sur la tintaine et celui qui se joue dans les esprits et les représentations de la place des femmes dans la société

– Que soulever ces obstacles ne devaient pas uniquement être soulevés à un niveau individuel, ou même au niveau de celui des sociétés de joutes qui acceptent ou non de licencier ou d’organiser des tournois pour les jouteuses, mais que la ville de Sète devait aussi jouer son rôle pour :

– D’une part favoriser ces évolutions, accompagner les sociétés qui s’engagent dans cette voie, voire l’école de joutes qui s’engagerait un jour dans cette voie, par exemple par l’octroi de subventions spécifiques

– Jouer son rôle pour aussi être vigilante face aux pratiques qui peuvent restreindre ce principe d’égalité d’accès entre hommes et femmes, en tant que ville qui accorde des subventions, de l’argent public pour cette pratique, cela me semble primordial

Question : que pouvez-vous faire concrètement, pour encourager le développement des joutes féminines et aider à lever les obstacles et réticences rencontrées ?