Pour un tourisme qui n’étouffe pas Sète

tribune du Sète.fr – octobre 2025

L’été est fini et nous attendons le bilan de la fréquentation touristique. Mais pour beaucoup d’habitants, ce bilan est déjà connu : chaque été, les locations saisonnières se multiplient et il devient de plus en plus difficile de trouver à se loger. Les prix explosent, des familles doivent partir, des jeunes ne peuvent plus s’installer. Le droit au logement des sétoises et des sétois passe après la rentabilité de quelques-uns. Ce modèle enferme aussi notre économie dans la précarité : des emplois concentrés sur deux mois, saisonniers, sans perspectives. Nos jeunes méritent mieux qu’un avenir fait d’emplois jetables au rythme des canicules et des festivals. Nous devons changer de cap. La saison doit s’allonger du printemps à l’automne pour offrir des emplois plus stables et réduire la pression estivale. La ville doit réguler strictement le marché des locations saisonnières pour rendre des logements à celles et ceux qui vivent ici à l’année. Et il faut réserver le stationnement aux habitants, avec des parkings extérieurs pour les visiteurs. Ce modèle de tourisme, qui sacrifie le logement et l’avenir de nos enfants, est à bout de souffle. Nous en sortirons quand nous tournerons la page de ces 24 années de gestion qui ont laissé prospérer cette vision rétrograde

Accueil de Loisirs – Périscolaire, de restauration scolaire et de Loisirs Sans Hébergement – Adoption d’un règlement

Intervention de Laura Seguin – vidéo 1 de l’intervention/ vidéo 2 de l’intervention – 1ère intervention sur le sujet

Toujours au sujet des écoles, puisque c’est un sujet qui m’intéresse beaucoup. Je voudrais revenir à juin 2025, où la cantine à 1€ a été votée. Mme Azaïs avait assuré qu’en prévision d’une hausse de fréquentation, des recrutements seraient faits durant l’été. Nous avons misé sur la confiance et l’avons crue. Or, la réalité semble toute autre : fin juin, un courrier a été envoyé à tous les enseignants des écoles de Sète, leur demandant s’ils acceptaient de renforcer « l’encadrement du temps des repas rémunérés selon le tarif en vigueur », la 1ère adresse est faite aux enseignants. Ensuite, peu d’accords ayant été obtenus, on observe durant l’été des annonces de recrutement d’animateurs ALP (périscolaires) en contrat vacataire, pour 2 heures par jour, seulement. Ce recrutement a semble-t’il donné peu de résultats, sans surprise, car ce type de contrat assez précaire n’est pas vraiment attractif. Et on apprend qu’une autre solution envisagée est de demander à des agents administratifs de venir encadrer ces temps de repas avec une rémunération en heures supplémentaires. Je souhaiterais des éclairages sur la précarité des contrats proposés au regard de l’importance du bien-être et de l’accueil adapté des enfants. Sur l’injustice entre agents : les administratifs payés en heures supplémentaires et des animateurs.trices qui doivent récupérer ces heures, mais qu’ils ne peuvent pas poser car leur planning est saturé. Dernier point, ces animateurs.trices nous ont fait part de leur sentiment de dévalorisation de leur fonction, car « n’importe qui », sans formation et sans projet pédagogique, peut faire leur travail. Les ALP ne font pas que surveiller les enfants : ils développent un projet éducatif, un accompagnement et un suivi pédagogique. Donc, ce que je viens d’énoncer, pour moi, s’est déroulé ainsi avec les remontées qui m’ont été faites, mais peut-être pouvez-vous me dire ce que vous avez mis en place depuis juin afin d’assurer un accueil de qualité pour les enfants ?

Au sujet du départ de Sète par des actifs et des familles

Intervention de Sébastien Andral – Vidéo de l’intervention

Pour rebondir à ce qui vient d’être dit, c’est vrai qu’il n’ya pas de travail à Sète et que des écoles ferment, même si j’en vois qui se réjouissent (une personne). savez-vous où les écoles ouvrent ? De l’autre côté du Bassin de Thau : Villeveyrac, Poussan…Sur la question du travail à Sète, les 2 plus grandes entreprises de Sète sont la mairie et l’hôpital. J’aurais aimé des industries un peu plus « costauds ». L’hôpital compte 1500 salariés donc 1500 familles, et la mairie en compte 1000, soit 1000 familles, parfois il y a 100 contractuels qui arrivent, mais ça ne dure pas…Sur ces 2500 familles, le mot est important car il implique 2,3 ou 4 personnes par famille, nombreux n’habitent pas à Sète. Non par choix, mais par contrainte, car avec un salaire de fonctionnaire, 2 salaires de 2000 €, on ne peut plus vivre à Sète. Et les 2500 € d’aide à l’accession à la propriété permettra juste de payer la taxe foncière.

Quand la ville pérennise la précarité grâce à des aides publiques !

Conseil Municipal, séance du 7 juin 2021 – délibération 22 – Création des emplois parcours compétences sur la ville de Sète

Intervention de Véronique Calueba – Conseillère Municipale

Ces contrats de 12 mois renouvelables une fois, donc 24 mois, posent question. Qu’adviendra-t-il ensuite des personnes ? Ce sera une rupture de contrat sèche ou y’aura-t-il des possibilités d’embauches ?

Ces contrats se décompensent ainsi : 10 pour la ville de Sète / 10 pour l’agglo / 5 pour le CCAS.

Nous voterons pour, mais sachez que ça reste toujours des contrats précaires à 800€ par mois pour les bénéficiaires, sans pérennité et sans perspective d’avenir.

La mutualisation, une solution ou un syndrome d’hégémonie locale ?

Magazine Sète agglopôle Méditerranée – mai/juin 2021

La mutualisation possible entre les communes et l’agglomération  est une continuité de la loi Notre ; une loi qui tend à centraliser de plus en plus  les services à la population des communes vers une administration «  chapeau », ici l’agglo.

Pour une économie financière et en personnels ? Pas sûr ! La création des Grandes Régions a démontré le contraire.

Sur notre territoire, les services les plus importants (finances, ressources humaines, techniques, administratifs, etc.)  de la ville de Sète sont fusionnés avec la  SAM. 

Et pour renforcer cela :

Un seul et unique Directeur Général des Services pour la ville et pour l’agglo, qui « chapeaute » la conférence des DGS de toutes les communes de l’agglo, avec un ordre du jour qu’il leur transmet. C’est un pouvoir administratif extrêmement centralisé.

Une seule et même personne, maire de la ville-centre, Sète, et Président de SAM. C’est, là aussi, un pouvoir politique centralisé dans une seule main.

La quasi fusion,  ville de Sète et SAM  dénote un déséquilibre qui renforce la place de Sète sur le territoire aux dépends des autres communes. De plus, la centralisation sur l’agglo renforce l’éloignement du citoyen des services publics, et en même temps, des politiques mises en œuvre.

Dans certaines communes, les administrés peuvent se demander s’ils ont élu un.e maire ou  le Président d’une agglo avec sa liste de vice-présidents.

Alors, certes, la loi tend à une centralisation vers les agglopôles, mais ces évolutions éloignent les services de  la population. Pourtant, nous restons persuadés que la proximité et la compréhension de nos services publics, sont le gage d’une qualité et d’une efficacité de l’action publique. Cet éloignement administratif et politique  n’est pas le garant d’un bon fonctionnement démocratique.

Véronique Calueba

Laura Seguin

Philippe Carabasse

Sébastien Denaja

Élus Communautaires du groupe Thau Ensemble

Télétravail et inégalités femmes-hommes

Intervention de Laura Seguin lors du conseil communautaire du 18 mars 2020 – Rapport 2020 en matière d’égalité entre les femmes et les hommes

L’année 2020 a été marquée par la mise en télétravail subie plutôt que choisie, et surtout peu anticipée, des femmes et des hommes. Pourtant le rapport 2020 n’apporte pas de précisions sur cette question et n’aborde pas l’évolution de la situation depuis le début de la crise sanitaire covid-19.

Il est seulement écrit « L’instauration du Télétravail a été adoptée en 2017 pour pouvoir favoriser une meilleure articulation entre vie professionnelle et contraintes personnelles pour une femme cadre ». Nous aimerions en savoir plus sur cet aspect car ces quelques lignes restent très évasives voire maladroites sur la manière dont le télétravail est pensé en relation avec la lutte contre les inégalités femmes-hommes :

  • Dans cet énoncé le télétravail semble ne s’adresser qu’aux femmes afin qu’elles puissent mieux articuler vie professionnelle et contraintes personnelles, or cet enjeu d’articulation entre travail et vie personnelle devrait concerner aussi les hommes si on veut véritablement pouvoir agir sur le partage du temps et des activités domestiques entre femmes et hommes.
  • Ensuite on ne parle que des femmes cadres, certes la majorité des personnes qui télétravaillent sont des cadres, mais depuis la crise sanitaire d’autres catégories socio-professionnelles comme les professions intermédiaires, télétravaillent également. Le télétravail s’exerce dans des conditions inégales en fonction du lieu de vie et de la position sociale du ménage, ainsi que du genre. Quand on a un logement étroit, sans espace de travail bien identifié, et quand on est entouré d’enfants, les frontières entre vie professionnelle et vie familiale sont floues, et dans cette situation les femmes sont perdantes (48 % des femmes en télétravail vivent avec un ou plusieurs enfants au moment du confinement, contre 37 % des hommes ; 29 % des femmes cadres disposent d’une pièce spécifique dédiée au travail contre 47 % des hommes cadres).

Des études récentes montrent que le confinement et télétravail jouent un rôle dans l’accroissement des inégalités femmes-hommes : « les femmes sont les grandes perdantes du confinement, tant sur le marché du travail que dans la sphère domestique ». Comment cette question est-elle traitée au sein de Sète Agglopôle et quelles pistes de travail sont envisagées ?

Déclaration d’utilité publique de la ZAC Entrée Est secteur sud – Quelles réponses aux entreprises et propriétaires ?

Intervention de Laura Seguin lors du conseil municipal du 14 décembre 2020

Des propriétaires concernés par ces procédures d’expropriation se déclarent opposés à cette déclaration d’utilité publique, notamment :

  • Une entreprise qui demande la relocalisation de ses activités, car le projet détruira 15 emplois directs et une dizaine d’emplois indirects
  • Un propriétaire qui déplore des atteintes à la propriété : il écrit que la SA ELIT se comporte déjà comme s’il était propriétaire des lieux avant même l’issue de la procédure.

Quelles réponses pouvez-vous leur apporter ?

Et quel contrôle pour savoir si les agissements de la SA ELIT sont avérés ou non ?

Clauses sociales : quelles réponses aux demandes des habitants de l’Ile de Thau ?

Intervention de Laura Seguin en préambule du conseil municipal du 23 novembre 2020.

Nous avons été interpellés par la colère des habitants du quartier de l’Ile de Thau demandant que les chantiers en cours dans leur quartier les emploient.

Une demande plus que légitime actuellement, alors que les habitants des quartiers populaires sont les plus touchés par la crise sociale et économique que nous traversons. Sur ce sujet, nous avons été interpellés par le Conseil Citoyen de l’Ile de Thau et le Comité de Quartier de l’Ile de Thau. Vous avez, vous aussi, reçu leurs communiqués, or il semble qu’à ce jour aucune réponse ne leur a été apportée, ni aux personnes mobilisées qui demandent simplement à ouvrir le dialogue sur ce problème avec vous.

Nous partageons aussi leurs interrogations et attendons des réponses. Les clauses sociales dans les marchés publics sont-elles ou non appliquées ? Des doutes existent alors qu’elles sont inscrites dans le Contrat de ville des quartiers prioritaires que M. Commeinhes a lui-même signé. Elles sont aussi obligatoires dans les opérations de rénovation urbaine réalisées grâce aux financements de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU).
La ville de Sète bénéficie de ces financements, la convention avec l’ANRU ne serait donc pas respectée ?

Réponse de François Commeinhes
Les clauses sociales font partie du programme ANRU. La crise COVID a interrompu les chantiers donc les clauses sociales n’ont pas pu être mises en œuvre, quoi que la démolition de l’ancien bowling a été faite par une entreprise qui a pris en compte les clauses sociales.  Il y avait une réunion prévue le 4 novembre pour sensibiliser les gens du quartier aux chantiers, avec le nombre d’heure programmées, avec le confinement elle n’a pas pu avoir lieu.

Réponse de Blandine Authié
Nous ne sommes pas restés insensibles à cette pression, dès demain nous mettons en place des permanences pour écouter et accueillir ces jeunes avec les techniciens et les élus. Tout est prévu pour les insérer dans les programmes de rénovation.

Rapport de la Chambre Régionale des Comptes et transparence dans la gestion de la commune : la route est encore longue !

Tribune parue dans Sète.fr – Septembre 2020

Le maire fait voter 12000€ annuels de frais de bouche (+ 20%), non imposables, et sans aucune justification (+ 8000€ à l’agglo), et le débat autour du rapport de la CRC, plus de 8 mois après sa réception en mairie. Il faut dire que le maire avait tout intérêt à cacher ce rapport en période électorale, car l’assainissement d’une partie de la dette, dont il s’enorgueillit, est essentiellement dû au transfert de charges financières vers l’agglo.

Malgré ce, la CRC note que l’endettement reste fort, les taux d’imposition appliqués sont très supérieurs à ceux de la strate. Ce rapport met en évidence à quel point depuis 20 ans le maire a manqué d’ambition politique, économique et sociale pour la ville. Le chômage est à 23,1 % contre 19,5 pour d’autres villes et il touche plus les jeunes, + de 36 % pour les 15-24 ans. La pauvreté à 24,9 % est plus élevée que dans les autres villes moyennes, 21,2 %. La démographie en berne, la ville productive est devenue résidentielle et touristique sans retombées économiques et sociales durables pour les habitants. La situation du commerce en centre-ville est inquiétante. Des fragilités sociales concentrées sur la ville-centre et de nombreux logements dégradés pas encore traités. Des réseaux routiers saturés. Les nombreux dispositifs subventionnés sur l’habitat privé ne permettent pas de dresser le bilan des politiques publiques menées.

La majorité va continuer « comme au premier jour », c’est-à-dire comme elle le fait depuis 20 ans, avec les recettes du passé, et engendrant du passif !

Lire le rapport de la Chambre régionale des comptes

Les élu.e.s d’Ensemble pour Sète