Conseil Municipal, séance du 22 novembre 2021 – délibération 1 – Rapport égalité femmes hommes 2020
Intervention de Véronique Calueba
Comme chaque année nous prenons connaissance de l’état des lieux sur l’égalité hommes femmes dans notre collectivité. Cela nous impose chaque année une réflexion salutaire sur l’évolution de la place de chacun et sur les efforts de la collectivité. Et c’est la mise en perspective avec les années précédentes qui nous intéresse.
Globalement, les collectivités ont à travailler à partir des constats que vous établissez en préambule : stéréotypes à déconstruire, travail éducatif à mener, égalité salariale à trouver (encore une différence de 20 % de salaire), attitudes sexistes dans la sphère professionnelle et besoin de formation sur le sujet etc..
Dans notre collectivité comme dans beaucoup d’autres, les femmes restent majoritaires dans les filières administratives, d’animation, sociales et médico-sociales ; les hommes dans les filières techniques, sportives et dans la sécurité. On note peu de changement (un ou deux pour cent) dans les répartitions par filière.
C’est dans l’idée que les métiers liés à la personne et au soin ne sont pas des domaines réservés aux femmes et que le technique n’est pas réservé aux hommes, que nous évoluerons. La formation est ouverte à tous mais pas encore l’adhésion.
Pour les non titulaires :
65% de femmes en 2018, 46% en 2019 et malheureusement 57% en 2020. Le problème de la précarité est féminin, vous le constatez mais ne donnez aucune explication.
Répartition par catégorie :
Forte augmentation de femmes en catégorie A, aux dépends des hommes qui passe de 59 à 67% et une baisse pour la catégorie B. Reflet d’un choix ? D’un hasard des candidatures ou des compétences ? Ou simplement le résultat du nombre important de transfert de postes à haute responsabilité vers l’agglomération.
C’est encore plus prégnant quand on regarde les postes de directions. En 2019 on avait 12 femmes en direction et 21 hommes. Cette année on a 13 postes de direction pour les femmes et 14 pour les hommes. De 21 à 14 il manque 7 postes ! Ils sont passés où ? Est-ce la réorganisation des services qui a tout changé ? là encore, vous ne donnez pas d’explications…
Idem pour la répartition des cadres A dans la filière administrative, Nous passons de 67% de femmes en 2019 à 35% en 2020. Où sont les femmes ?
Globalement on constate une baisse d’effectif à la mairie ce qui biaise un peu l’analyse. Il sera donc intéressant de comparer les rapports agglo et ville.
Cela fausse aussi l’analyse sur les temps complets et les temps partiels : la baisse du nombre global de temps partiel (11% des femmes en 2019 à 6% en 2020) dénote une difficulté sociale, tout le monde a besoin de travailler à temps complet pour vivre.
Quant au congé parental, une seule femme l’a demandé, notre population, même au sein de la collectivité, vieillit sans doute.
Rémunérations :
Cat A : 270 € en moyenne en 2019 et 50€ en 2020 c’est bien l’écart diminue.
Cat B : C’est Inverse 202€ d’écart en 2019, 232€ en 2020
Cat C : 148€ en 2019, 158€ en 2020.
Vous nous précisez que les moyennes salariales ne dépendent pas du genre mais du type de poste et du grade mais on constate que les promotions internes ont bénéficié à 82% pour des hommes cette année et on sait qu’une femme monte moins vite en grade de par sa condition de femme, grossesse, congés maternité, gardes d’enfants etc. donc le genre entre en compte dans la différence salariale et n’est pas compensé.
Je vous remercie pour les objectifs et le plan d’actions proposées.
C’est une politique qui dépasse les problèmes d’emplois de la collectivité mais qui touche l’éducation, la famille, le scolaire et le périscolaire, le sport, la culture et l’accès à l’emploi.
Notre ville connait un taux de pauvreté de 24% et ce sont les femmes les premières impactées. Il serait intéressant que soit développée cette politique dans le cadre du label cité éducative. Les actions proposées en fin de rapport sont « idylliques » mais il y a peu de visibilité sur les propositions et l’existant.
La dénomination de la délégation de Mme Reynaud me pose aussi un problème. Je vous rappelle que c’est en 1974 qu’est créé un secrétariat d’Etat à la Condition féminine qui sera modifié en 1981 en ministère des Droits de la femme.
Garder comme désignation « condition féminine » c’est une vision assez rétrograde et cela n’inscrit pas la ville dans les enjeux et les dynamiques de notre époque sur ces questions.
La place des femmes et leurs revendications légitimes nécessitent que nous soyons tous vigilants.