Intervention d’Anne-Monique Lesage, avec la tribune à lire ici
Un médiocre bulletin de rentrée
Tribune du Sète.fr – septembre 2023
A chaque rentrée scolaire, le maire affirme que bien vivre à Sète commence par l’école, se glorifiant du label national Cités Éducatives, « une reconnaissance » du travail accompli, selon lui, Or l’analyse sérieuse des chiffres et statistiques pointe une réalité plus sombre.
En 20 ans la ville a perdu + de 1000 élèves. Sans vraie politique d’urbanisme, d’emploi ou de transports, l’hémorragie des effectifs se poursuit, aboutissant à des fermetures de classes et au vieillissement démographique.
L’indice de position sociale (IPS), déterminant le profil social des établissements, révèle l’ampleur de la ségrégation scolaire qui sévit et pèse sur la réussite. Pour tenter d’y faire face, sans vision d’une politique éducative, on empile les dispositifs d’accompagnement. Malheureusement un tas de briques n’a jamais fait une maison.
Et si l’on décidait que l’enjeu de mixité sociale et résidentielle est véritablement au cœur de la politique urbaine ? Que la mixité scolaire est la priorité du projet éducatif territorial ?
On ne se contenterait pas de la rénovation du groupe scolaire Anatole France, largement financée par l’État. On ne miserait pas que sur de l’immobilier d’investissement et on aurait envisagé de construire un équipement scolaire à l’entrée Est. On s’attaquerait avec courage à un poison qui menace toujours plus la cohésion sociale, sans faire l’impasse du dialogue et de la concertation avec les parents et les partenaires.
Peut mieux faire.
Fermetures de classes à Sète – l’hécatombe continue
Communiqué de Véronique Calueba
A Sète, l’école est finie ….
Conseil Municipal, séance du 19 juillet 2021- délibération 8 – Carte scolaire – préparation rentrée 2021-2022 – avis du Conseil Municipal
Intervention de Véronique Calueba
La lecture de cette délibération amène quelques réflexions.
Comme chaque année, nous allons collectivement et unanimement déplorer des fermetures des classes.
Interrogeons-nous sur les causes !
L’Éducation est un service public fondamental, le creuset de la République. La compétence des communes en matière d’éducation, s’agissant des écoles maternelles et élémentaires, est d’ailleurs l’une des plus anciennes et des plus essentielles à la préparation de l’avenir.
A Sète, c’est après la Seconde Guerre Mondiale que le développement démographique s’accompagne pendant plusieurs décennies d’un mouvement important et continu de créations d’écoles : 4 dans les années 1950, 3 dans les années 1960, 3 dans les années 1970, 2 dans les années 1980.
Pendant vos mandats aucune école n’a été construite à Sète (elles ferment….) à l’inverse de ce qu’il se passe dans toutes les communes du bassin de Thau. Cela en dit long sur l’évolution démographique de la ville de Sète et sur les importants déséquilibres de sa pyramide des âges.
Votre politique d’urbanisme promeut l’affaiblissement en nombre d’enfants et la perte de l’installation de familles avec enfants.
Cette déperdition est expliquée par des manques :
–manque d’offres emplois pérennes
–manque d’offre de logements adaptés (T4/T5)
L’offre urbanistique est tournée vers les plus riches dans une ville où le prix du m2 a explosé et qui devient un Eldorado pour les investisseurs. Il est de plus en plus difficile pour une famille de classe moyenne ou de classe populaire de se loger. Sous le double effet de la spéculation et de la hausse colossale de la fiscalité, 75% des salariés de Sète doivent aller vivre ailleurs et parfois de plus en plus loin. Ce sont, sans surprise les couples les plus jeunes qui s’installent dans la vie et fondent un foyer qui quittent la ville.
Et il est à noter que malgré la construction de 1800 logements sur l’Entrée Est, rive sud, aucune école ni aucune crèche ne sont prévues.
Ainsi dans une ville, on estime en moyenne que 10% de la population est scolarisée dans le premier degré : maternelle et primaire. A Sète, la proportion est de 5% tant la population est vieillissante.
Bien sur nous déplorons la fermeture des classes mais il serait temps d’en reconnaître les causes et de donner une nouvelle impulsion à la ville.