Parking place Stalingrad – Garantie de la ville pour l’emprunt de la SPLBT

Intervention de Laura Seguin lors du conseil municipal du 14 septembre 2020

Il faut d’abord rappeler que ces projets de parkings souterrains payants en plein cœur de la ville ne s’inscrivent absolument pas dans une politique moderne de transport et de stationnement prenant en compte les enjeux environnementaux. Trois nouveaux parkings situés en centre-ville, à proximité de ceux déjà existants, ce qui ne réduira pas l’utilisation de la voiture et tout ce qui l’accompagne : pollution, bouchons, nuisances sonores…

Ils ne tiennent pas compte non plus d’un impératif de justice sociale, puisqu’ils seront des parkings payants, et que le quartier Victor Hugo par exemple deviendra intégralement payant. M. Commeinhes a lui-même reconnu en réunion publique que les plus riches pourront continuer à sa garer au cœur de ville, et que les plus pauvres sont destinés à se garer ailleurs, loin du centre-ville… Il répète également qu’ils ne coûteront pas un centime aux habitants, mais c’est un mensonge. En fait, les habitants risquent de payer ces parkings trois fois :

  • Par l’accès payant : ce sont les usagers du parking, qui par leurs abonnements ou par leurs paiements quotidiens, vont permettre à la SPLBT de rembourser son emprunt pour la réalisation du parking
  • Par le fait que la SPLBT est une société publique dont le capital de départ a été constitué par la ville de Sète et par l’agglomération. Ce capital c’est donc déjà les impôts des Sétois et des habitants de l’Agglo qui l’ont constitué, et ces dernières années la pression fiscale n’a fait qu’augmenter.
  • Et enfin par cette décision que vous demandez d’approuver aujourd’hui : le fait que la municipalité se porte garante ou caution à 50% pour l’emprunt de 8 800 000€ à souscrire par la SPLBT auprès du Crédit agricole pour la réalisation du parking Stalingrad. Ce qui signifie que si des problèmes se posent durant les travaux, s’il y a des retards importants et que la somme que la SPLBT doit au Crédit agricole n’est pas acquittée dans les délais prévus, c’est la ville qui devra rembourser le crédit de la SPBLT à hauteur de 50% (4 400 000€). Ce qui signifie que dès maintenant, vous allez devoir faire des provisions pour cette éventuelle charge future, ce qui va peser sur le budget de la municipalité et contraindre d’autres investissements qui seraient probablement plus utiles aux Sétois.es.

Pourquoi la ville se porte-t-elle garante ? Est-ce que vous n’estimez pas que le risque est élevé, étant donné la nature des travaux, les nombreuses incertitudes sur les délais de réalisations ? (assèchement nécessaire des sous-sols, danger pour les immeubles environnants, affaissements, fissures…). M. Sabatier en réunion publique a lui-même évoqué la possibilité que la somme globale des travaux dépasse le budget initial…

Nous votons contre car nous sommes contre ce type de projet, et car nous ne souhaitons pas que la municipalité s’engage à financer cet ouvrage avec les impôts des Sétois.

Carte scolaire – préparation de la rentrée 2020-2021

Intervention de Laurent Hercé lors du conseil municipal du 14 septembre 2020

Vous nous demandez aujourd’hui de prendre acte de la suppression d’un poste à l’école Buisson. Nous avons déjà, par défaut, pris acte de la fermeture de l’école maternelle Colbert : elle n’a pas rouvert ses portes en cette rentrée.

Ces décisions sont malheureusement motivées par la baisse réelle du nombre d’élèves. Ne devrions-nous pas prendre acte une bonne fois pour toute de la nécessité d’agir sur la politique générale de la ville ? Avec un objectif : rendre à Sète son attrait auprès des familles, des enfants et des plus jeunes.

Selon l’INSEE, au début des années 2000 lors de votre arrivé à la tête de la ville, l’âge médian de la population s’établissait à 45 ans. 22.000 habitants plus jeunes, 22.000 plus âgés. Mais entre 2007 et 2017 (2 recensements),  tout bascule. La part des – de 45 ans chute à 18.000. Les plus de 45 ans explosent eux à 25.000 ! Nous voici désormais, si les chiffres n’ont pas augmenté dans l’intervalle, avec un déséquilibre de 7.000 habitants entre les – de 45 ans, et les plus âgés !

A Sète, il y a plus d’habitants au-delà de 75 ans qu’il n’y a d’enfants de moins de 15 ans !

Pourquoi faire mine de s’en étonner ou de s’en offusquer ? Vous avez choisi de bâtir notre économie sur le tourisme. Donc vous favorisez les constructions d’habitations destinées aux plus aisés, qui les choisissent pour leur retraite, ou en tant que résidence secondaire. Peu de logements sont spécifiquement destinés, et abordables, aux familles. Ici, les plus jeunes sont les plus pauvres. 33% des –  40 ans sont sous le seuil de pauvreté, chiffre qui décline ensuite pour atteindre 12% chez les plus de 75 ans.

Dans un contexte de chômage élevé, les principaux emplois proposés par pôle emploi sont des postes de serveurs, plongeurs, employés de commerce. Souvent saisonniers pour tenir compte de l’économie touristique. A quel moment ce projet de ville offre-t-il une perspective d’avenir pour une famille ou pour un jeune désargenté ?

Vous avez fait des choix qui comportent des dommages collatéraux : l’expatriation des familles et des jeunes vers des contrées plus faciles, et donc, la disparition progressive des enfants scolarisés.

Je ne veux même pas vous reprocher ce choix : c’est un choix classique de l’économie libérale. Miser à court terme sur la rentabilité : l’arrivée massive de consommateurs aisés. Investir moins sur le long terme pour les enfants et les familles qui sont des postes très coûteux (crèches, écoles, cantines, équipements sportifs, éducateurs, etc…). Nous aurions évidemment, nous gens de gauche, fait le pari inverse, par convictions. Mais ces suppressions de postes et d’écoles signent, paradoxalement, la réussite de votre projet de ville. Sète est devenue une ville qui attire comme un aimant les gens les plus aisés et les plus âgés, et qui repousse désormais les plus jeunes et les familles.

Derrière cette suppression de poste, donc, c’est tout l’équilibre futur de la ville qui doit nous interroger. Ne faut-il pas profiter d’un projet tel que celui de l’entrée Est, pour le modifier, et rétablir un équilibre durable, beaucoup plus favorable aux familles, aux plus jeunes et à l’avenir de notre ville ?

Parution du numéro spécial 2020 du « Mag de Sète – En avant partout »

Intervention de Audrey Vedel lors du conseil municipal du 14 septembre 2020.

Je m’interroge sur cette publication, très belle au demeurant, dans laquelle je me réjouis d’ailleurs de voir apparaitre mon fils… C’est donc la preuve que le document est réalisé avec gout.

Je m’interroge sur l’intérêt d’une telle publication, une année où nous n’avons pas eu de St Louis, donc pas d’actualité concernant la St Louis et donc sur la nécessité de mettre autant de moyens pour réaliser un magazine dédié à la St Louis.

Je m’interroge sur l’équipe ayant contribution à la réalisation, rédaction et publication de ce magazine. Le nom de certains ayant d’ailleurs laissé un souvenir amer dans l’esprit des sétois et une note salée de plusieurs milliers d’euros aux contribuables.

Je m’interroge sur le cout de cette publication pour les sétois, car si le magazine est prétendument gratuit, il n’a pas dû l’être pour tout le monde….

Je m’interroge sur l’objectif et la finalité qui semblent, je le crains, être axés sur la publicité tapageuse de la Clinique Ste Thérèse. Cette dernière trônant dans le magazine au même titre que le Musée Paul Valéry ou le Phare….

Je regrette au passage, que l’Hôpital public, qui en ces temps tourmentés, mériterait  le soutien et l’intérêt de la population, n’ait pas été sollicité ou « invité » à mettre en avant ses propres activités, ses efforts, son dévouement sans faille…

Je m’interroge sur les seules publicités qui figurent au sein de ce magazine : la Clinique Ste Thérèse, l’aéroport de Béziers, le groupe Eiffage, Sète la capitale ou encore le groupe UNITI….

Je vous remercie de bien vouloir éclairer ces interrogations, principalement quant à l’utilité et au cout de cet ouvrage.

Et merci de le faire de manière publique, par souci d’économie d’un timbre, pour que tous soyons informés au même niveau.

Rapport de la Chambre régionale des comptes : un bilan alarmant de la gestion de la ville

Intervention de Véronique Calueba lors du conseil municipal du 28 juillet 2020.

Ce rapport est daté du 15 novembre et nous le découvrons le 28 juillet, soit 8 mois après. Et pourtant il est stipulé  que vous avez l’obligation de présenter ce rapport  à l’ordre du jour du plus proche conseil municipal de la réception.

Le plus  proche conseil s’est tenu le 18 novembre, je veux bien croire que vous n’aviez pas encore reçu le rapport à cette date. Comme par hasard et en pleine période électorale nous n’avons eu aucun conseil municipal propice à la présentation de ce rapport entre le 18 novembre et le 15 mars jour du premier tour, et ce malgré notre étonnement et le courrier de demande d’explications que nous vous avons adressé. Vous ne nous ferez pas croire que c’est un pur hasard, surtout à la lecture du rapport !

Nous avons eu deux conseils municipaux , un le 27 avril et un le 3 juin et même si nous étions sous mesure Covid vous auriez du, au regard de la loi,  nous présenter, et quand je dis nous, c’est à tous les sétois que vous auriez du présenter ce rapport. Vous ne l’avez pas fait et pour cause. Le Covid a bon dos et vous a bien servi de paravent politique.

La chambre régionale a examiné les comptes et la gestion de la ville depuis 2016 et elle pointe un certain nombre de gestion que vous avez soigneusement caché sous le tapis.

Les opérations de réhabilitations en centre ville sont largement insuffisantes et il reste un nombre très important de logements à traiter. Nous n’avons eu de cesse de dénoncer l’abandon de certains quartiers du CV accompagné d’une fragilité sociale un taux de pauvreté de 25 % est donné

L’opacité due à la multiplicité  des dispositifs d’intervention sur l’habitat privé ne permet pas à la cour des comptes de dresser un bilan. C’est le constat établi d’une gestion opaque des dispositifs publics avec les dérives qui peuvent apparaître,  comme nous en avons eu connaissance dans un autre rapport concernant la gestion des logements sociaux.

La situation des commerces en cœur de ville reste préoccupante et est même à ce point dégradée que  vous avez obtenu au titre de cette dégradation  les aides de l’état comme l’action Cœur de ville dont nous attendons les réalisations.

Le constat du rapport c’est que la ville productive s’est transformée en ville résidentielle  et touristique. Le moindre cm² de terrain disponible est livré aux promoteurs dans tous les quartiers périphériques.

La population a vieilli et si les services aux particuliers ainsi que les services de santé ont augmenté, la ville apparaît sous dotée en matière d’action sociale et d’enseignement.

Le rapport pointe aussi la mutualisation des services avec l’agglo, mutualisation des services supports les plus importants de la ville. Vous nous avez vendu la mutualisation des services pour une soi disant économie financière mais  le rapport conclue  qu’il n’y a pas de gains financiers générés par la mutualisation. Par contre, des rémunérations irrégulières du DGS et du directeur de cabinet sont démontrées.

Comment expliquez vous que les plus gros salaires de la ville et de l’agglo dont vous êtes le président puissent en plus percevoir des compléments de rémunération hors la loi ?

La cour des comptes pointe aussi que  les taux d’imposition appliqués demeurent très supérieurs à ceux des villes de même strate, avec un endettement en baisse mais toujours conséquent. Les recettes dynamiques c’est le stationnement qui a augmenté lors de votre mandat précédent. Les Sétois paient plus d’impôt qu’ailleurs et sont taxés par le stationnement.

 Je comprends pourquoi vous n’avez pas  divulgué ce rapport en temps voulu !

Budget ville 2020 : modification des autorisations de programme

Intervention de Véronique Calueba lors du conseil municipal du 28 juillet 2020

Quelques observations sur ces modifications :

Les deux grands domaines, grands perdants de cet ajustement sont les voiries et les écoles.

Pourtant les voiries de la ville sont dans un état lamentable et auraient besoin d’une sérieuse réhabilitation. Nous vous avions donné un inventaire de plus de 100 rues qui ont besoin d’être refaites. Refaites en terme de revêtement, d’aménagement des trottoirs et des espaces dédiés aux déplacements dits doux. Je ne vous parle même pas de l’accessibilité car sur ce sujet le chantier est immense et sans arrêt repoussé.

Les écoles ont aussi besoin d’être rénovées, notre parc scolaire n’est plus adapté, vieillissant et un diagnostic énergétique serait le bienvenu. On a là des vraies passoires énergétiques.

On va voir bientôt l’école jean Macé (enfin le terrain) cédé à un promoteur… et dès le lendemain de votre élection vous avez fermé l’école Colbert.. Qu’allez-vous vous faire de cet espace ? Un autre immeuble ?

Sur ces deux domaines les écoles et les voiries,  nous n’avons eu de cesse de vous demander une planification des travaux sur le mandat précédent et nous n’avons jamais eu de réponse.

L’autre parent très pauvre, pour ne pas dire appauvri de cet ajustement, c’est la politique de la ville. Mais effectivement ce n’est pas votre priorité, comme souligné dans le rapport de la Chambre Régionale de la Cour des Comptes. L’action sociale et le soutien aux populations les plus en difficulté perdent 332 000€  pour l’année 2020.

Au profit de la Smart City qui gagne 600 000€… on peut s’interroger sur les priorités choisies dans ce temps de crise…

Office de tourisme : nouveaux statuts et règlement intérieur

Intervention de Philippe Carabasse (portée par Sébastien Denaja) lors du conseil municipal du 28 juillet 2020

L’action de l’office du tourisme de Sète est reconnue être de qualité par l’ensemble des acteurs sociaux professionnels du secteur. Je profite de l’occasion qui m’est donnée pour féliciter l’action au quotidien de tout le personnel attaché à cette mission Ô combien importante pour notre ville.


Nous pouvons toutefois nous interroger qu’à l’occasion de cette restructuration vous n’ayez pas une ambition beaucoup plus large pour cet office à l’échelle de notre territoire. 

Nous sommes à la croisée des chemins, on le dit depuis longtemps mais en ces temps de crise, il faut réinventer nos missions et notre place dans un écosystème touristique de plus en plus complexe et transformé.

 Nous devons « oser » sortir des sentiers battus, pour trouver des pistes de travail originales et innovantes.

Les travaux accompagnant la Loi Notre ont identifié 4 axes prioritaires pour retrouver de la performance : l’accueil au sens global que ce soit dans les grands lieux de passages ou sur les territoires, la formation, le numérique et les grands investissements

Une fois ce constat souvent partagé la priorité est de savoir comment on s’organise pour mieux appréhender ces questions, mais surtout comment on peut concilier de façon plus forte le développement de nos territoires et le fait d’accueillir des touristes.


Le législateur l’a bien explicité dans la loi Notre de 2015 en indiquant que lorsqu’il existait un échelon intercommunal il était pertinent que la compétence tourisme soit positionnée à cet échelon et que les Offices du Tourisme soient également intercommunaux.

Le législateur a souhaité ainsi renforcer le Marketing de Destination et plus exactement mettre en cohérence en termes de moyens, de plans d’action, les objectifs en matière de valorisation de la destination. La destination devient ainsi une destination à part entière, une destination globale, l’image et le territoire du bassin de Thau correspondent parfaitement à cette réalité. 


Au-delà de l’efficacité en terme de communication et d’impact de valorisation touristique, il y a nous semble-t-il sur ce schéma d’ensemble le soutien à des valeurs de solidarités, de partenariats, de mutualisations, valeurs que vous défendez en tant que président de  l’Agglopole. 


La création d’un office du tourisme intercommunal sur le périmètre de l’ensemble du bassin de Thau positionnerait la ville de Sète comme pilote de la destination bassin de Thau et mieux encore comme une tête de pont pour la valorisation touristique de notre territoire. Le bassin de Thau mérite Sète et Sète mérité son bassin de Thau. Même si l’office intercommunal de Mèze existe déjà.


La création de cet office du tourisme intercommunal du bassin de Thau au-delà de la structuration de l’offre traduirait cette solidarité de territoire que nous nous devons de mettre en œuvre pour le bien de nos populations et cela dans tous les domaines,  social, économique, urbanistique. ……..


À l’Agglopole de piloter notre politique touristique et à chaque ville de créer sur son territoire des bureaux d’accompagnement, d’accueil des touristes afin de les guider au mieux dans leur voyage dans la cité. 



Voilà pour le principe général. Au niveau des statuts nous vous proposons l’ajout de deux missions :


Une première liée au tourisme durable :

L’office du tourisme doit être acteur pour un tourisme ancré dans la transition écologique et développer une pratique responsable qui bénéficie aux habitants des territoires.

Le tourisme est partie intégrante du territoire et participe de son développement et de son acceptabilité par ses habitants. Cependant le tourisme est parfois accusé d’épuiser les ressources territoriales et de détruire plutôt que de développer le territoire sur lequel il s’implante.

La contribution du secteur du tourisme au changement climatique est estimée, au niveau mondial, à 5 % environ. Sète doit aussi penser global.

 Le tourisme se doit donc de participer à cet effort.

Nous devons donc également ouvrir une réflexion pour accompagner les professionnels du tourisme vers cette nécessaire transition. Un tourisme sobre en carbone est possible, mais il passe aussi par l’évolution des mentalités et des savoirs autour de l’information, la formation, et la mise en œuvre d’une certification, il ne s’agit pas de créer un label de plus, mais plutôt une certification à l’engagement dans une démarche de formation et d’application pour valoriser les efforts énergétiques.

Le but de cette mission et des personnes chargées d’y travailler serait que le tourisme devienne un acteur engagé de la transition énergétique par un ensemble d’actions concrètes compatibles avec l’acceptabilité paysagère et sociale du territoire.

Une deuxième mission liée au Tourisme Responsable

Avec un emploi sur 10 dans le monde, la première source de recettes pour près de 50 pays, le tourisme court le risque de rester avant tout une affaire de gros sous.

Depuis quelques années, le tourisme de masse inquiète. Les médias à grande diffusion nous annoncent régulièrement l’existence de différentes oppositions aux excès du tourisme

Les médias nous ont fait part également des problèmes causés par les plateformes numériques de locations de logements pour touristes comme Airbnb et les conséquences désastreuses qu’elles imposent dans les quartiers ; les habitants désertent leurs appartements qui seront proposés aux touristes avec pour conséquence une hausse des loyers et la disparition de certains commerces de proximité et d’écoles au profit de boutiques à touristes et de bars musicaux.

Constatez également, des lieux qui appartenaient aux habitants, et où les enfants pouvaient jouer au foot après l’école sont grignotés continuellement par de nouvelles terrasses de café et des restaurants. Cet envahissement des centres-villes historiques par le tourisme participe à leur gentrification.

Il peut y aller également de la santé de nos populations. Les croisières attirent toujours plus de monde et les navires géants pouvant transporter de plus en plus de passagers, plus de 6000 passagers pour les plus grands. Malgré toutes les critiques et les mises en garde qui peuvent être faites contre ces mastodontes et ce type de tourisme, l’intérêt ne faiblit pas. À Marseille, à Sète, Nice mais aussi Bordeaux, le mécontentement des riverains gronde notamment contre la pollution engendrée par ces géants de la croisière qui durant leur escale continuent à faire tourner leurs moteurs pour les besoins de leurs équipements  « un bateau à quai produit des rejets dans l’atmosphère équivalents à 10.000 à 30.000 véhicules».

Il ne s’agit pas de s’attaquer seulement aux excès du tourisme de masse. Il ne s’agit pas non plus, de s’affronter aux touristes ou aux travailleurs du tourisme, il est plutôt question de s’en prendre à un tourisme irrespectueux des populations et de l’environnement. Les plateformes collaboratives ouvrent des possibilités inquiétantes puisqu’elles peuvent précipiter le Tourisme dans une marchandisation générale de tout ce qui n’avait pas encore de prix.

Nous  vous proposons par exemple  de renforcer le volet Tourisme du Programme « Action Cœur de Ville », et d’engager à court terme un accompagnement sur des mesures concrètes de « mise en tourisme » de ces nouvelle destinations : définition de stratégies, et de plans d’action, rénovations de bâtiments et de façades, espaces piétons, signalétique ad hoc, mobiliers urbains, fleurissement et espaces verts, suppression de « points noirs », création de circuits de visite et de promenade, évènementiels, applications numériques, soutien à des projets structurants, …

Il est crucial à travers cette mission confiée à l’Office du Tourisme de Redonner tous ensemble, du sens et des valeurs au tourisme et au voyage

Tournons volontairement le dos à un positionnement qui chercherait sa raison d’être dans une illusoire et stérile logique géo-touristique, notre idée du Tourisme est un positionnement d’idées, de sens et de valeurs. Sète porte une vision, des combats et des promesses voulus par tout un territoire. 

Notre vision, c’est celle d’un tourisme bienveillant. Un tourisme qui préserve les milieux et les cultures, rapproche les personnes, aiguise les sens, développe la curiosité et le respect.

Nos combats, ce sont ceux d’une destination militante et ambitieuse. 

. Une destination dont les habitants sont les premiers acteurs. Une destination décidée à inventer collectivement un nouveau tourisme dans un monde qui le réclame. 

Nos souhaits sont simples et vrais. Devenir la destination qui incarne le mieux l’hospitalité, l’échange et le partage. Être la destination de la convivialité, de la simplicité et de la sincérité.

Réinventons dans le fracas du monde, les valeurs du lien social !

Percutons par notre réflexion collective nos modèles de pensées, nos zones de confort, nos certitudes et dégageons les grandes pistes d’un Tourisme d’Avenir, Apaisé, Protecteur et de Bien pour nos Populations.

Rapport de la Cour des comptes : délai de communication, circulation et stationnement

Intervention de Madeleine Estryn lors du conseil municipal du 28 juillet 2020

En qualité de citoyenne devenant nouvelle conseillère, je vous remercie pour votre indulgence concernant les points que je méconnaitrais encore.

Sur le délai de 8 mois pour communiquer le rapport de la Cour des comptes

Nous avons reçu il y a 5 jours le rapport de la Chambre régionale des comptes adressé le 15 novembre 2019 et les réponses de Monsieur François Commeinhes, Maire de Sète, datées du 14 novembre.

Vous avez justifié à la presse cette non communication du rapport de la Cour des comptes jusqu’au 22 juillet 2020, soit 8 mois après le Conseil municipal du 18 novembre, alors que le président de la cour des comptes demandait que son rapport soit inscrit à l’ordre du jour de la plus proche assemblée par une impossibilité en période pré-électorale.

Or, le code électoral (article L52-1) interdit aux collectivités publiques de mener des actions de propagande pendant les six mois qui précèdent une élection : « Pendant les six mois précédant le premier jour du mois d’une élection et jusqu’à la date du tour de scrutin où celle-ci est acquise, l’utilisation à des fins de propagande électorale de tout procédé de publicité commerciale par la voie de la presse ou par tout moyen de communication audiovisuelle est interdite. 

La communication institutionnelle est soumise à deux dispositions essentielles du code électoral en période préélectorale et électorale : celles des articles L. 52-1 et L. 52-8. Pour les résumer, la communication publique doit toujours être guidée par le seul souci d’informer objectivement les habitants, de façon utile et non partisane.

Selon les juristes, la distinction à conserver en tête est la suivante : « il est permis de faire savoir, il est interdit de faire valoir ». 

Communiquer des critiques de la Cour des comptes et les réponses de la Mairie n’entre pas dans le cadre de ce qui est interdit. Et d’ailleurs le président de la Cour des comptes n’aurait pas été le dernier à le savoir.

Représentante des habitants, qui souhaitent plus de démocratie participative, je pense que les électeurs auraient dû disposer des observations de la Cour des Comptes avant de se décider.

Sur les commentaires de la Cour des comptes et les réponses au sujet de la circulation et du stationnement

Je voudrais dans cette intervention me concentrer sur vos réponses concernant l’offre actuelle et future en matière de stationnement, page 24, que je mets en lien avec vos réponses sur l’offre de transport en bus et les réseaux routiers saturés tels que décrits par laCour des Comptes, page 5.

Absence d’impulsion à l’utilisation des transports en commun

Dans la réponse de la Mairie, il est noté, page 5, que le chiffre, pour nous très bas, de 8% des parts modales pour les déplacements en transports en commun est satisfaisant pour une ville de notre strate. Il est aussi inscrit que la fréquence de 20mn pour une ligne de bus est adéquate, alors qu’elle est dissuasive, d’autant plus que les bus sont ralentis par la circulation automobile engorgée. On remarque l’absence de position sur le vélo. Vous ne mettez donc en route aucune action annuelle d’envergure pour réduire le trafic automobile, l’engorgement de la ville et les pollutions atmosphériques et sonores. Vous ignorez les impératifs d’actions fortes pour réduire le réchauffement climatique, en dépit de votre signature du pacte pour la transition

Construction non justifiée de parkings souterrains

La chambre des comptes pointe le manque de définition du besoin en stationnement et de l’ensemble des projets structurants. Vous expliquez, page 24, que le choix de confier la Délégation de service public du stationnement à une SPL, constituée pour l’occasion découlait de la nécessité de connaitre les réels indicateurs techniques et financiers des parkings en ouvrage et de connaître ainsi les marges de manœuvre pour de nouvelles réalisations. Vous parlez d’un diagnostic approfondi. Mais quel est-il ?

Vous décidez de réaliser 3 parkings souterrains supplémentaires, en sus des 2 parkings existants rénovés. On ne sait sur quelle définition des besoins vous vous basez, selon la Cour des comptes. Pourrait-on les connaitre ?

Pour nous, ces 3 parkings supplémentaires en centre-ville, ne peuvent qu’encourager l’augmentation de l’entrée de véhicules en ville, alors que la Cour des Comptes considère que l’accessibilité est contrainte et que les réseaux routiers sont saturés dans la ville de Sète.

Sur le coût pour la ville

Lors de la réunion d’information des habitants le 10 juillet 2020, vous avez affirmé, la veille du début des travaux, et sans micro baladeur pour que la population s’exprime, que le parking devant le théâtre se ferait sans dépense de la ville. Or, vous répondez à la Cour des Comptes, page 24, que les redevances versées à la ville compenseront largement la subvention d’équipement de 11 Millions d’euros que la ville s’est engagée à prendre en charge pour la construction des 3 parkings souterrains. On voit donc clairement les dépenses pour la ville. Par contre, les recettes sont une estimation, totalisant d’une part, 900 000 Euros par an et, d’autre part, 9,4 Millions d’Euros sur la durée du contrat de Délégation de service public.

Or, sur la durée du contrat de Délégation de service public, nous espérons que la population, qui considère, en France à 70%, qu’une bifurcation écologique doit être mise en œuvre, obtiendra une réelle alternative de transports en commun pour une ville désengorgée et agréable à vivre. Ce qui veut dire moins de recettes de parking que celles que vous avez calculées sur la durée de la Délégation de service public.

Ce que notre groupe d’opposition soutien

Nous proposions d’aller vers la gratuité des transports en commun, de renforcer ceux-ci très fortement, pour réduire le trafic automobile, l’engorgement de la ville et les pollutions atmosphériques et sonores. Nous proposions aussi un grand plan vélo. De nombreuses associations militent pour ces deux points et je me fais ici leur porte-parole.

En conclusion

Nous attendons donc, en conclusion, la communication des études approfondies, ayant justifié le besoin de 3 parkings.

Nous attendons que, conformément au Pacte pour la transition que vous avez signé, vous associez en amont la population pour discuter des futurs aménagements concernant la circulation, la sanctuarisation des arbres anciens, comme des autres aspects de façon générale.

Nous attendons une offre de bus renforcée en fréquence et en amplitude horaire (du premier au dernier train, par exemple) pour répondre réellement aux besoins et devenir un mode de déplacement commodément utilisable.

Nous attendons un large débat sur la circulation en vélo sans risque dans notre ville.