Conseil Municipal, séance du 7 juin 2021 – délibération 34 – Concession des plages de 2023 à 2032 – exercice du droit de priorité et approbation de la demande de concession
Intervention de Philippe Carabasse – Conseiller Municipal
Que la commune gère ses plages en direct, rien de plus normal et pertinent. C’est un bien commun et un lieu de loisirs pour tous, magnifique et gratuit. La liberté d’accès à notre littoral doit rester un droit fondamental. Je note à ce propos dans la délibération, la limite à 3% donnée à l’ensemble de la surface à « occupation professionnelle ».
Au-delà de cet usage de loisirs, nos plages représentent un atout économique d’envergure, des retombées économiques importantes, et une importante offre d’emploi saisonnier. La demande de la concession des plages à l’État se justifie.
Je note également, l’augmentation de 6 à 8 mois, de la durée annuelle de l’activité professionnelle des concessions pour des raisons économiques, et c’est très bien, mais au-delà de cet aspect, ce levier de périodicité de l’activité permet également de lutter contre le sur-tourisme, en agissant sur la promotion de ce que l’on nomme les ailles de saison, à savoir mai- juin et septembre/octobre. Ceci dit, nous ne devons pas négliger le danger qui nous guette; la Venise du Languedoc pourrait connaître les mêmes maux que la Venise italienne. Dans notre espace contraint, les conséquences du sur-tourisme, seraient totalement néfastes, pour nous dans un premier temps, mais immanquablement aussi, pour les générations futures.
En parlant de générations futures, vous enchaînez après le report de 2022, pour une demande de concession de 2023 à 2032, tout en respectant la nouvelle réglementation de l’État qui crée de nouvelles zones protégées « des plages considérées comme espace remarquable ».
Cette question a suscité quelques débats dernièrement. Si l’État peut être pointilleux, en l’espèce la « loi littoral » est un outil remarquable de protection de notre littoral, insuffisant encore mais c’est un début.
Au-delà, il y a des événements inéluctables auxquels nous devrons faire face, le réchauffement climatique, les submersions marines……..En 2032, dans le cadre d’une nouvelle révision des concessions, il sera sûrement trop tard pour appréhender ces problèmes difficiles à gérer, voire trop tardifs pour y réfléchir réellement.
Et dans cette délibération, nous regrettons que cette question n’ait pas été prise en compte, car cette évolution climatique, que personne ne remet en cause aujourd’hui, va totalement changer la donne de notre environnement et de la superficie de nos plages.
Notre adaptation de l’usage loisir individuel sera probablement facile, mais il y a une obligation pour les collectivités, de commencer à réfléchir à l’accompagnement économique présent dans ces zones. Déplacer une paillote en recul de plage parait facile, par contre pour d’autres structures et notamment les campings c’est particulièrement compliqué.
Nous avons aujourd’hui le choix, essayer d’éviter les submersions marines et les effets du réchauffement climatique, avec différents dispositifs que nous connaissons, cela paraît aujourd’hui un combat perdu d’avance !
OU accepter que demain la nature changera la configuration du trait de côte et de de nos plages en particulier, avec toutes les conséquences qui en découlent sur l’existant économique. En conséquence, il serait judicieux de mettre en place dès aujourd’hui des groupes de travail pour accompagner ces structures professionnelles, menacées dans un espace à 15/20 ans, face aux hautes tempêtes et hautes périodes maritimes et réfléchir sur leur reconversion géographique.
Nous souhaitions donc vous dire, qu’évidemment, nous voterons pour cette délibération et si vous devez constituer un groupe d’élus au sein du Conseil Municipal, pour commencer à travailler sur cette question, nous sommes prêts et disposés à participer à la réflexion.