Améliorer les futures enquêtes publiques

Intervention de Laura Seguin lors du conseil municipal du 14 septembre 2020

L’enquête publique portant à connaissance du public l’étude d’impact environnemental actualisé de la ZAC Entrée Est secteur Sud a été réalisée du 2 mai au 2 juin, période pendant laquelle nous étions encore confinés, puis en première phase de déconfinement. A cette période-là les préoccupations et les priorités du moment étaient surtout liées aux difficultés économiques, sociales qu’ont connues et connaissent encore une partie des habitants. Le contexte n’était absolument pas propice à l’organisation de débats publics, de rencontres, permettant de s’informer et d’exprimer un avis.

Sur ce projet d’envergure et structurant pour la ville et ses habitants, il aurait été judicieux d’attendre quelques mois avant de lancer une vraie consultation du public. D’autant que les travaux ont nécessairement pris du retard du fait de la situation sanitaire… Les résultats de l’enquête publique s’en ressentent : seulement 3 avis exprimés. On ne peut pas être satisfait d’un tel résultat à un processus sensé assurer l’information et la consultation la plus large possible du public sur un grand projet d’aménagement de notre territoire.

Mais soyons constructifs, tirons le bilan de cette expérience pour pouvoir améliorer les prochaines procédures de participation des citoyens :

  • D’abord bien choisir le moment : ni pendant une période de confinement, ni pendant les vacances ! En 2004, lors de la révision du plan d’occupation des sols pour ce même projet, la concertation a eu lieu du 9 juillet au 10 août, en plein cœur de l’été ! Il faut vraiment avoir peu de foi dans l’intérêt que peuvent porter les habitants dans ce genre de décisions, qui sont pourtant des décisions essentielles pour leurs conditions de logement, de déplacement, d’emploi… pour proposer d’en discuter avec eux pendant leurs vacances ! De même, choisir de placer le sujet de l’Entrée Est, qui a beaucoup intéressé les citoyens lors de la campagne, en fin de séance du conseil municipal à 21h30 – lorsque les quelques personnes qui suivent en ligne ont décroché – ne facilite pas l’information et l’intérêt pour ce sujet…
  • Ensuite, réfléchir aux moyens et outils qu’on met en place : l’ensemble du dossier d’étude d’impact était téléchargeable sur le site de la mairie. En réalité, peu de monde lit ces documents, qui sont souvent techniques et difficilement accessibles au plus grand nombre. Sans parler de la fracture numérique qui exclut de fait une partie de la population. Mais pour se donner les moyens d’intéresser, de faciliter la compréhension des documents et l’expression d’un avis éclairé, plusieurs outils d’animations et médias pourraient être mobilisés (vidéos, réunions publiques, visites commentées, rencontres avec des experts, etc.).
  • Surtout, réfléchir aux objectifs d’une consultation : on consulte pour permettre à des citoyens d’exprimer des avis et parfois des propositions de modification du projet qu’on peut ensuite évaluer techniquement et financièrement, et, si elles sont pertinentes, les prendre en compte dans la conception du projet final. Si tout est déjà bouclé d’avance, décidé, sans aucune marge de manœuvre, à quoi cela sert de consulter ? Comment motiver des personnes à travailler des dossiers complexes, si au final, leurs contributions n’ont aucun impact sur la décision ?

L’enquête publique est certes une procédure réglementée et peu innovante en matière de démocratie participative. Mais une municipalité peut choisir d’aller au-delà, elle peut avoir une vraie volonté politique d’améliorer l’association des citoyens aux décisions importantes. Ne nous bornons pas au minimum réglementaire, soyons modernes, innovons !

Parking place Stalingrad – Garantie de la ville pour l’emprunt de la SPLBT

Intervention de Laura Seguin lors du conseil municipal du 14 septembre 2020

Il faut d’abord rappeler que ces projets de parkings souterrains payants en plein cœur de la ville ne s’inscrivent absolument pas dans une politique moderne de transport et de stationnement prenant en compte les enjeux environnementaux. Trois nouveaux parkings situés en centre-ville, à proximité de ceux déjà existants, ce qui ne réduira pas l’utilisation de la voiture et tout ce qui l’accompagne : pollution, bouchons, nuisances sonores…

Ils ne tiennent pas compte non plus d’un impératif de justice sociale, puisqu’ils seront des parkings payants, et que le quartier Victor Hugo par exemple deviendra intégralement payant. M. Commeinhes a lui-même reconnu en réunion publique que les plus riches pourront continuer à sa garer au cœur de ville, et que les plus pauvres sont destinés à se garer ailleurs, loin du centre-ville… Il répète également qu’ils ne coûteront pas un centime aux habitants, mais c’est un mensonge. En fait, les habitants risquent de payer ces parkings trois fois :

  • Par l’accès payant : ce sont les usagers du parking, qui par leurs abonnements ou par leurs paiements quotidiens, vont permettre à la SPLBT de rembourser son emprunt pour la réalisation du parking
  • Par le fait que la SPLBT est une société publique dont le capital de départ a été constitué par la ville de Sète et par l’agglomération. Ce capital c’est donc déjà les impôts des Sétois et des habitants de l’Agglo qui l’ont constitué, et ces dernières années la pression fiscale n’a fait qu’augmenter.
  • Et enfin par cette décision que vous demandez d’approuver aujourd’hui : le fait que la municipalité se porte garante ou caution à 50% pour l’emprunt de 8 800 000€ à souscrire par la SPLBT auprès du Crédit agricole pour la réalisation du parking Stalingrad. Ce qui signifie que si des problèmes se posent durant les travaux, s’il y a des retards importants et que la somme que la SPLBT doit au Crédit agricole n’est pas acquittée dans les délais prévus, c’est la ville qui devra rembourser le crédit de la SPBLT à hauteur de 50% (4 400 000€). Ce qui signifie que dès maintenant, vous allez devoir faire des provisions pour cette éventuelle charge future, ce qui va peser sur le budget de la municipalité et contraindre d’autres investissements qui seraient probablement plus utiles aux Sétois.es.

Pourquoi la ville se porte-t-elle garante ? Est-ce que vous n’estimez pas que le risque est élevé, étant donné la nature des travaux, les nombreuses incertitudes sur les délais de réalisations ? (assèchement nécessaire des sous-sols, danger pour les immeubles environnants, affaissements, fissures…). M. Sabatier en réunion publique a lui-même évoqué la possibilité que la somme globale des travaux dépasse le budget initial…

Nous votons contre car nous sommes contre ce type de projet, et car nous ne souhaitons pas que la municipalité s’engage à financer cet ouvrage avec les impôts des Sétois.

Carte scolaire – préparation de la rentrée 2020-2021

Intervention de Laurent Hercé lors du conseil municipal du 14 septembre 2020

Vous nous demandez aujourd’hui de prendre acte de la suppression d’un poste à l’école Buisson. Nous avons déjà, par défaut, pris acte de la fermeture de l’école maternelle Colbert : elle n’a pas rouvert ses portes en cette rentrée.

Ces décisions sont malheureusement motivées par la baisse réelle du nombre d’élèves. Ne devrions-nous pas prendre acte une bonne fois pour toute de la nécessité d’agir sur la politique générale de la ville ? Avec un objectif : rendre à Sète son attrait auprès des familles, des enfants et des plus jeunes.

Selon l’INSEE, au début des années 2000 lors de votre arrivé à la tête de la ville, l’âge médian de la population s’établissait à 45 ans. 22.000 habitants plus jeunes, 22.000 plus âgés. Mais entre 2007 et 2017 (2 recensements),  tout bascule. La part des – de 45 ans chute à 18.000. Les plus de 45 ans explosent eux à 25.000 ! Nous voici désormais, si les chiffres n’ont pas augmenté dans l’intervalle, avec un déséquilibre de 7.000 habitants entre les – de 45 ans, et les plus âgés !

A Sète, il y a plus d’habitants au-delà de 75 ans qu’il n’y a d’enfants de moins de 15 ans !

Pourquoi faire mine de s’en étonner ou de s’en offusquer ? Vous avez choisi de bâtir notre économie sur le tourisme. Donc vous favorisez les constructions d’habitations destinées aux plus aisés, qui les choisissent pour leur retraite, ou en tant que résidence secondaire. Peu de logements sont spécifiquement destinés, et abordables, aux familles. Ici, les plus jeunes sont les plus pauvres. 33% des –  40 ans sont sous le seuil de pauvreté, chiffre qui décline ensuite pour atteindre 12% chez les plus de 75 ans.

Dans un contexte de chômage élevé, les principaux emplois proposés par pôle emploi sont des postes de serveurs, plongeurs, employés de commerce. Souvent saisonniers pour tenir compte de l’économie touristique. A quel moment ce projet de ville offre-t-il une perspective d’avenir pour une famille ou pour un jeune désargenté ?

Vous avez fait des choix qui comportent des dommages collatéraux : l’expatriation des familles et des jeunes vers des contrées plus faciles, et donc, la disparition progressive des enfants scolarisés.

Je ne veux même pas vous reprocher ce choix : c’est un choix classique de l’économie libérale. Miser à court terme sur la rentabilité : l’arrivée massive de consommateurs aisés. Investir moins sur le long terme pour les enfants et les familles qui sont des postes très coûteux (crèches, écoles, cantines, équipements sportifs, éducateurs, etc…). Nous aurions évidemment, nous gens de gauche, fait le pari inverse, par convictions. Mais ces suppressions de postes et d’écoles signent, paradoxalement, la réussite de votre projet de ville. Sète est devenue une ville qui attire comme un aimant les gens les plus aisés et les plus âgés, et qui repousse désormais les plus jeunes et les familles.

Derrière cette suppression de poste, donc, c’est tout l’équilibre futur de la ville qui doit nous interroger. Ne faut-il pas profiter d’un projet tel que celui de l’entrée Est, pour le modifier, et rétablir un équilibre durable, beaucoup plus favorable aux familles, aux plus jeunes et à l’avenir de notre ville ?

Parution du numéro spécial 2020 du « Mag de Sète – En avant partout »

Intervention de Audrey Vedel lors du conseil municipal du 14 septembre 2020.

Je m’interroge sur cette publication, très belle au demeurant, dans laquelle je me réjouis d’ailleurs de voir apparaitre mon fils… C’est donc la preuve que le document est réalisé avec gout.

Je m’interroge sur l’intérêt d’une telle publication, une année où nous n’avons pas eu de St Louis, donc pas d’actualité concernant la St Louis et donc sur la nécessité de mettre autant de moyens pour réaliser un magazine dédié à la St Louis.

Je m’interroge sur l’équipe ayant contribution à la réalisation, rédaction et publication de ce magazine. Le nom de certains ayant d’ailleurs laissé un souvenir amer dans l’esprit des sétois et une note salée de plusieurs milliers d’euros aux contribuables.

Je m’interroge sur le cout de cette publication pour les sétois, car si le magazine est prétendument gratuit, il n’a pas dû l’être pour tout le monde….

Je m’interroge sur l’objectif et la finalité qui semblent, je le crains, être axés sur la publicité tapageuse de la Clinique Ste Thérèse. Cette dernière trônant dans le magazine au même titre que le Musée Paul Valéry ou le Phare….

Je regrette au passage, que l’Hôpital public, qui en ces temps tourmentés, mériterait  le soutien et l’intérêt de la population, n’ait pas été sollicité ou « invité » à mettre en avant ses propres activités, ses efforts, son dévouement sans faille…

Je m’interroge sur les seules publicités qui figurent au sein de ce magazine : la Clinique Ste Thérèse, l’aéroport de Béziers, le groupe Eiffage, Sète la capitale ou encore le groupe UNITI….

Je vous remercie de bien vouloir éclairer ces interrogations, principalement quant à l’utilité et au cout de cet ouvrage.

Et merci de le faire de manière publique, par souci d’économie d’un timbre, pour que tous soyons informés au même niveau.