Tenir la démocratie à l’écart des citoyens.

Tribune Sète.fr – juin 2022

Le 4 juillet 2020, le maire de Sète entamait sa nouvelle mandature. Cela fait 2 ans. Depuis ce jour, 12 conseils municipaux se sont succédé, mais pas un seul n’a permis aux citoyens d’être présents.

Certes, les mesures sanitaires l’autorisent. Mais elles ne l’imposent pas. Bien d’autres villes, dans notre région, organisent déjà des conseils publics. Raison invoquée par le maire : pas de salles disponibles. Vraiment ?

Et de quoi débat-on au sein des conseils sétois ? Dans les 5 premiers mois de 2022, 2 conseils pour 50 votes, parfois anecdotiques. Grâce aux 29 délégations votées au premier jour, les décisions, non votées, nos débattues, ne cessent de s’accroître : près de 300 déjà depuis janvier, 6 fois plus que les votes ! 613 décisions en 2021, contre 163 votes, c’était déjà près de 4 fois plus.

Une décision peut concerner une subvention de 600.000 euros (mars), ou un emprunt de 3 Millions d’euros (mai), sans débat. Un vote, lui, peut concerner le « rapatriement de tableaux prêtés au musée de Tour” (sic).

D’ailleurs, pourquoi débattre ? Une question appelle souvent en guise de réponse, une moquerie ou une esquive. Et les conseillers de la majorité, comme un seul homme, approuvent en bloc tout projet, sans jamais une question ou même une abstention. Pour faire bonne mesure, programmez désormais les conseils à 17H : les conseillers d’opposition, bénévoles et travaillant, auront du mal à y assister.

A Sète, les débats, les questions, la parole des citoyens et des élus d’opposition, font-ils si peur ?